« Si un individu s’expose avec sincérité, tout le monde, plus ou moins, se trouve mis en jeu. Impossible de faire la lumière sur sa vie sans éclairer, ici ou là, celles des autres »
Simone de Beauvoir – La force de l’âge
« L’information est le seul bien qu’on puisse donner à quelqu’un sans s'en déposséder. »
Thomas Jefferson,
l’un des rédacteurs de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis,

De l'esprit des lois (1748)

Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires.
Charles de Secondat, baron de Montesquieu

18 décembre 1974

Film – Chinatown de Polanski – 1974

Date de sortie cinéma : 18 décembre 1974
Film déjà disponible en DVD depuis le : 2 novembre 2000
Réalisé par Roman Polanski
Avec Jack Nicholson, Faye Dunaway, John Huston, plus

Interdit aux moins de 12 ans
Long-métrage américain . Genre : Policier

Durée : 02h02min Année de production : 1974


Hommage au film noir
Chinatown s'inscrit dans la grande tradition du film noir, héritée entre autres de Dashiell Hammett. En 1931, il écrit l'histoire de Carrefours de la ville, réalisé par Rouben Mamoulian. Ce dernier est l'auteur du Le Faucon maltais, dont John Huston tire un film culte. Il a également écrit La Clé de verre, qui est adapté par Stuart Heisler, et qui inspire Miller's Crossing à Ethan Coen et Joel ...

Robert Towne, scénariste à succès
Robert Towne a co-écrit le scénario de Chinatown. Il a également participé à l'écriture de Frantic (1988, Roman Polanski). C'est un scénariste prolifique à succès : mis à part son travail avec Polanski, on lui doit Bonnie and Clyde et les trois volets de Mission: impossible. Il a également réalisé quelques films, dont Tequila sunrise (1988)
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Film – Chinatown de Polanski – 1974 – Dialogue révélant l'emprise et les viols par inceste du père sur sa fille

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Film – Chinatown de Polanski – 1974 – Dialogues révélant l'emprise et les viols par inceste du père sur sa fille

La vraie Madame Evelyn Mulwray vient pour demander à Jack Gittes de travailler pour elle.

– Noah Cross est bien votre père non !
– Oui bien sur ! C’était pas mal de temps après. Je venais de sortir du lycée quand ils ont vendu.
– Et vous avez épousé l’associé de votre père.
Elle allume deux cigarettes.
– Vous allez en fumer deux à la fois Madame Mulwray
– Ah !
– Est-ce que ça vous ennuie quand on parle de votre père ?
En écrasant une cigarette dans le cendrier :
– Non ! Si un peu, voyez-vous, Hollis et mon… mon père se sont brouillés finalement.
– A cause de vous ou à cause du service des eaux ?
– Pas pour moi, pourquoi serait-ce à cause de moi ?
– C’était à cause du Service des eaux alors ?
– Oui !
– Hollis voulait que cela devienne un service public, je ne pense pas que mon père était d’accord.

…/…

Plus loin alors qu’ils ont fait l’amour :

Evelyn Mulwray :
– Il y a quelque chose que je ne t’ai pas dit avant : Le club de pêche dont parlait la vieille dame …
– Je connais le club
– Ça a à voir avec mon père.
– Je sais.
– Le club est à lui, tu sais ?
– J’ai vu ton père.
– Tu as vu mon… mon père ?
– hum
– Où ? quand ?
– Ce matin
– Tu ne me l’as pas dit.
– Nous avons eu très peu de temps.
– OK ! qu’est-ce qu’il t’a dit ? qu’est-ce qu’il t’a dit ?
– Que tu es jalouse. Qu’il est effrayé parce que tu peux faire.
– Faire ? A qui ?
– A la petite amie de ton mari d’abord. Il m’a demandé de la retrouver.
– Tu dois croire ce que je vais te dire. Ecoute. Mon père est quelqu’un de vraiment dangereux, tu ne sais pas à quel point dangereux, il ne recule devant rien.
– Est-ce que je dois comprendre qu’il est derrière toute cette histoire ?
– C’est possible.
– Même la mort de ton mari ?
‑ C’est possible. A présent ne me pose plus d’autres questions, attends, attends moi ici, j’ai besoin de toi.
…/…

Dans la voiture alors que Gittes a espionné Evelyn Mulwray et l’a vue avec la supposer maîtresse de son mari.

– Ce n’est pas du tout ce qu’on dirait Madame Mulwray.
– Qu’est-ce qu’on dirait alors ?
– Qu’elle en sait trop long pour parler sans danger.
– C’est insensé.
– Dîtes-moi la vérité, je ne suis pas la police, je me fous de ce que vous avez fait, je veux seulement vous aider.
– Est-ce que vous irez à la police si je vous parle ?
– J’irais si vous ne me dîtes rien.
Evelyn Mulwray laisse aller sa tête à l’avant et heurte le klaxon. Un chien aboyé.
– Elle… elle… elle est ma sœur.
– Et alors ? Si elle est votre sœur, elle est votre sœur, mais pourquoi tous ces secrets ?
– Je ne peux pas…
– C’est à cause de Hollis, parce qu’elle sortait avec votre mari, c’est pour ça…
– Je n’ai jamais fait de mal à Hollis, il était l’homme le plus gentil qu’on puisse imaginer et il a supporté de moi plus que je ne pourrais jamais le dire. Je voulais le rendre heureux.
Larmes.
Il descend de voiture.
– Je prends la voiture de votre mari, je la rapporterai demain matin.
– Vous ne venez pas avec moi ?
– Ne craignez rien, je ne parlerai à personne de tout ça.
– Mais ce n’est pas ce que je voulais dire.
– Oui, c’est bien, je suis fatigué, Madame Mulwray, bonne nuit.

…/…

Jack Gittes débarque dans la maison où se cache la sœur d’Evelyn Mulwray

962 Canyon Drive.
Il appelle la police et demande à Madame Mulwray si elle connaît un bon avocat.
Il a trouvé les lunettes de son mari dans le bassin du jardin de leur maison.
Il ne veut pas perdre sa licence.

Evelyn Mulwray
– Je ne comprends rien de tout ce que vous racontez, tout cela est une folie, un vrai délire.
Il l’a secoue.
– Assez ! Je vais vous aider, vous étiez jalouse, vous vous êtes battue, il est tombé, s’est cogné le crâne, c’était un accident, mais la fille était témoin, il fallait l’empêché de parler. Vous n’osiez pas la tuer, mais vous aviez les moyens de la tenir séquestrée. Oui ou non ?
– Non !
– Qui est-elle ? et arrêtez de raconter des conneries à propos de votre sœur parce que vous n’avez eu de sœur.
Il se fâche avec la cigarette à la bouche.
– Je vais vous dire, je vais vous dire la vérité.
– Bon, comment elles s’appelle ?
– Catherine
– Catherine qui ?
– Elle est ma fille.
Il l’a gifle.
– J’ai dit que je voulais la vérité.
– Elle est ma sœur.
Il l’a gifle de nouveau
– Elle est ma fille.
Il l’a gifle d’un côté et de l’autre
– ma sœur, ma fille
– J’ai dit que je voulais la vérité.
Il l’a jette sur le canapé.
– Elle est ma sœur et ma fille.


Arrive le majord’homme de la maison qui visiblement s’occupe de la jeune fille.

– Khan je vous en prie, remontez, gardez la en haut, remontez.
Elle s’adresse à Jack Gittes :
– Mon père et moi… vous comprenez ? ou c’est trop vous demander ?
La scène est lente.
– Il vous a violée ?
Elle secoue la tête, mais l’interprétation est équivoque.
– Et alors après ?
– Je suis partie.
– Au Mexique ?
Elle secoue de nouveau la tête de façon ininterprétable.
– Hollis est venu et s’est occupé de moi. Je refusais de l’avoir. J’avais quinze ans, j’aurais voulu l’avoir mais c’était… Maintenant, je veux vivre avec elle. Je veux m’occuper d’elle.
– Qu’allez-vous en faire maintenant ?
– La ramener au Mexique.
– Vous ne pouvez pas prendre le train, Escobar va tout faire pour vous retrouver.
Un peu plus tard, dans la scène Evelyne Mulwray dit à Jack Gittes que les lunettes qu’il a trouvées dans le bassin de leur jardin et qui lui permettent d’accuser Evelyn de l’assassinat de son mari, n’appartiennent pas à Hollis. Il n’avait pas de double foyer.

Voyez le film pour la fin révélatrice. La presse n'a rien retenu de cette histoire qui me semble être la véritable trame du film.



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