« Si un individu s’expose avec sincérité, tout le monde, plus ou moins, se trouve mis en jeu. Impossible de faire la lumière sur sa vie sans éclairer, ici ou là, celles des autres »
Simone de Beauvoir – La force de l’âge
« L’information est le seul bien qu’on puisse donner à quelqu’un sans s'en déposséder. »
Thomas Jefferson,
l’un des rédacteurs de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis,

De l'esprit des lois (1748)

Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires.
Charles de Secondat, baron de Montesquieu

30 novembre 2009

Allice Miller et la violence éducative

Aberration
lundi 30 novembre 2009
Bonjour,
Je partage vos idées sur le fait qu'il est inhumain de maltraiter les enfants. J'ai constaté que beaucoup de personnes ne se rendent pas compte que ce qu'elles font subir à leurs enfants porte indéniablement ce qualificatif, et que l'indifférence de l'entourage est quasi générale.
Pour exemple, hier j'étais à un concert et un enfant s'est mis à pleurer. Je ne voyais pas où il était mais il était manifeste que ses pleurs étaient étouffés par une main sur sa bouche afin que les spectateurs autour ne soient pas importunés. J'ai trouvé cela scandaleux pour ce petit. Il aurait mieux valu qu'un adulte sorte de la salle avec lui, sachant qu'un enfant ne peut rester immobile et silencieux durant 2 heures.
Autre exemple. J'étais à la caisse d'un supermarché. Après moi s'est présenté un homme avec 3 enfants en bas âge. Il a demandé à l'aîné de mettre les provisions dans un sac. Viblement il n'y arrivait pas. Il devait avoir 5 ans. Le père très nerveux l'a traité d'incapable en lui donnant une claque sur la tête. Et des exemples ainsi j'en ai plein. Il m'est arrivé de réagir en faveur de l'enfant mais toujours je me suis fait insulté par le parent. Que faire… ?
Récemment en France, une député, pédiâtre de métier, a déclaré vouloir déposer une loi interdisant la fessée. Lorsque j'ai lu les réactions nombreuses des internautes à ce projet, pas une seule n'a compris et a été favorable à cela. Les avis étaient tranchés et catégoriques. En résumé, de quel droit se mêle t-on de l'éducation des enfants qui doit, selon les réponses, rester dans la sphère privée familiale et ne concerner que les parents. Ces avis ne faisaient pas suite à une rélexion car aucune personne n'a dit avoir lu ou étudié cette question. Les gens étaient contre, point. Selon eux, leurs enfants sont leur propriété, et de ce fait ils peuvent en disposer comme bon leur semble.
Même un ministre s'est rapidement empressé dans un communiqué de s'élever contre cette loi.
Moi qui croyais naïvement que les mentalités avaient évoluées, on en est loin. Personne ne s'est demandé pourquoi la France a la 1ère place au monde en matière de consommation d'antidépresseurs, anxyolitiques etc… Et que les suicides sont si élevés chez les jeunes !
Réponse de Brigitte :
Vous avez absolument raison, la violence éducative est omniprésente où que nous nous trouvions et tout le monde cautionne ces actes humiliants et inhumains y compris les hauts responsables du gouvernement qui sans vergogne ricanent et s’insurgent contre la loi. Malheureusement nous sommes confrontés à une masse de dangereux ignorants dans le seul but d’éviter l’ultime sanction, comme quand nous étions enfant, si on osait voir la réalité de ce qu’étaient nos parents.
Dans cette optique, il est très difficile d’agir sans se faire agresser quand on vient en aide à un enfant en danger d’être battu ou humilié. En espérant qu’une prise de conscience se fera un jour pour le bien de l’humanité. BO
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Grazia : Comment être une bonne mère quand on a reçu l'inceste en héritage ?

DEMAGOGIE : Nom formé à partir de deux racines grecques : "démos" qui signifie "peuple" "agô" qui signifie "conduire". D'après son étymologie, ce mot signifie donc "l’art de conduire le peuple". Le mot "démagogie" désigne donc l’art de mener le peuple, particulièrement en captant sa faveur. Dans le lexique politique et en histoire, la "démagogie" est une attitude politique qui flatte les passions populaires dans le but d’obtenir le soutien du peuple, sans se préoccuper de ses réels intérêts. La démagogie est apparue avec la démocratie grecque. On trouve la démagogie dans toute démocratie.
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GRAZIA
Page 58
17 octobre 2009
Devenir mère après l'inceste.
Comment être une bonne mère quand on a reçu l'inceste en héritage ? Les victimes d'abus sexuels osent lever le tabou et témoignent à visage découvert pour montrer qu'elles peuvent être des parents comme les autres. Des témoignages forts et pleins d'espoir.
Par Aurélia Perreau
SANDRINE, 34 ans
Depuis que mes fils ont 5 ans, l'âge auquel j'ai subi l'inceste la première fois, chaque année, au moment de leur anniversaire, je fais ce même cauchemar : ils se font violer par un membre de la famille. Je suis là, je les regarde. Je hurle, personne ne m'entend. Je suis impuissante. Toute aussi impuissante que je l'étais quand mon oncle m'a entraînée derrière une voiture pour m'agresser sexuellement. Il avait 16 ans, le triple de mon âge. Mon père l'avait surpris, même engueulé. Malgré tout, l'oncle était devenu mon baby-sitter. Le week-end, le mercredi, quand mes parents sortaient le soir, je savais ce qui m'attendait : un viol, qui se répétait. Sous le toit familial. Etait-ce normal ? Oui, peut-être. La normalité à la maison, c'était un père violent et alcoolique. Mon oncle qui m'offrait des nuisettes affriolantes à Noël. Ma mère qui découvrait du sang dans ma culotte à 8 ans. Personne ne réagissait ? A rien ? Alors je ravalais ma honte. J'étais timide et renfermée. Une petite fille « bien sage n'avait à subir ça. Comme j'avais été incapable de dire non, je me suis sentie coupable. Ça a été l'explosion. Automutilations, violences… Un soir, j'ai braqué un couteau de cuisine sur mon oncle. Je l'avais caché sous mon oreiller. S'il avait insisté, c'est sûr, je l'aurais tué. A 16 ans, j'ai tout quitté. J'ai vécu dans la rue et je suis devenue toxico. C'est un petit ami qui m'a sorti de là. Il s'est occupé de moi, on s'est installé chez ses parents. Je suis tombée enceinte la première fois à 19 ans. Ça m'a paniqué ???. Comment être mère quand on n'arrive pas à se gérer soi-même ? Comment être mère quand les repères familiaux sont vidés de sens ? Dès que mon ventre s'est arrondi, j'ai rejeté tout le monde. Je devais rester seule avec mon bébé. A cinq mois de grossesse, les médecins m'ont mise en arrêt maladie. Nous avons vécu plusieurs mois en autarcie, mon ventre et moi. Jusqu'à l'accouchement. Atroce. Ça a duré quatorze heures. Les gestes maternels, le peau à peau, l'allaitement, j'en étais incapable. Je voyais l'inceste partout. J'ai fait une grosse dépression. On l'étiquetait baby-blues. Tout ce passé que l'on n'avait pas traité me sautait à la figure. J'avais des pulsions contradictoires : l'envie de l'abandonner dans la rue et, en même temps, je refusais que quiconque le touche. On me disait : tu es maman, réjouis-toi. Je pleurais. Je ne me sentais pas à la hauteur. C'est à partir du moment où il s'est mis à parler que je suis entrée dans la prévention à outrance. Avec l'aîné, d'abord. Puis le plus jeune. Parfois, j'achète cinq bouquins d'un coup sur la pédophilie, il n'en existe aucun sur l'inceste. J'y suis allée un peu fort, sans doute, le grand a eu une période où il n'osait plus me lâcher la main dans la rue… Du coup, j'ai fini par leur expliquer ce qui m'était arrivé. Ils ont compris. Je me suis sentie débarrassée d'un poids. Eux aussi, je crois. Mais je reste inquiète. Je ne supporte pas qu'il y ait une porte fermée dans la maison. J'ai du mal à les laisser dormir chez leurs copains et à faire confiance à un homme. J'ai suivi une longue thérapie qui m'a beaucoup aidée. Seuls les câlins continuent parfois à m'angoisser. Notamment avec le plus jeune. C'est mon portrait craché au masculin. Il est très tactile et fusionne ! Un jour, je me suis dit : si j'étais une mère incestueuse, si je voulais abuser de lui, ce serait très facile. Il ne s'en rendrait même pas compte. C'est là que j'ai vraiment pris conscience de la vulnérabilité des enfants lorsqu'ils sont en pleine confiance avec leur famille. Avoir réussi à créer ma famille, après tout ça, c'est ma plus grande victoire
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29 novembre 2009

Vivre après l’inceste par Michel Suard

Adolescence
L’Esprit du temps
I.S.B.N. 2847951158
192 pages
Pages 171 à 178
Résumé de l'article :
Cet article présente l’évolution de la situation familiale d’un homme incarcéré pour des crimes sexuels et des trois filles qui ont subi ces relations incestueuses. La thérapie familiale engagée pendant le temps de l’incarcération puis après la sortie en libération conditionnelle a permis, à partir du moment où le père a reconnu les faits, une reconstruction familiale et une véritable réparation des victimes qui ne veulent plus aujourd’hui être considérées comme « victimes ».
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This article presents the evolution of the family situation of a man imprisoned for sex crimes and the three girls who were victims of these incestuous relations. The family therapy undertaken during the imprisonment and after the conditional release enabled – once the father admitted the deeds – a reconstruction of the family and true reparations for the victims who no longer wish to be considered as «victims».
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Autres billets de Michel Suard
L’Inceste et la Loi par l' Association de Thérapie Familiale Systémique

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24 novembre 2009

L'inceste, crime contre l'humain par Maitre Catherine Perelumutter




Lundi 2 février 2009

Article de Catherine PERELMUTTER
publié sous le titre "l'inceste doit être imprescriptible"
dans les pages REBONDS de LIBÉRATION, le 18 Décembre 1997.

L'inceste est une relation sexuelle entre proches parents dont le mariage est interdit. Dans la famille incestueuse, confusion et répétition surgissent d'une génération à l'autre : il n'y a pas de limites entre les enfants et les parents. La demande de tendresse de l'enfant, peu entouré par sa mère, est interprétée ou entendue par le père comme une demande ou autorisation passionnelle, et il y répond par des gestes sexuels. C'est la confusion des langues dont a parlé Sandor Ferenczi, médecin et psychanalyste hongrois. L'interdiction de l'inceste, à l'origine de toutes les traditions, lois, et systèmes de parenté, en différenciant les générations, assure la pérennité de notre société. Mais la justice n'est pas au point.
L'inceste n'est pas reconnu dans le droit pénal français ; il constitue simplement une circonstance aggravante du viol (viol commis par une personne ayant autorité). Or on ne peut oublier que ce que l'on sait, ce que l'on reconnaît. Cette lacune juridique porte préjudice aux victimes d'inceste. L'amendement de 1989, qui a augmenté le délai de prescription de dix ans après la majorité, permet aux personnes de 28 ans de déposer plainte pour des abus commis après 1989 ; en revanche, les personnes âgées de 29 ans et plus sont forcloses pour poursuivre en justice leur agresseur. Ce délai n'est pas suffisant dans la mesure où la nouvelle loi s'applique pour des faits commis après son entrée en vigueur ; beaucoup de victimes d'incestes souffrent, d'autre part, d'amnésies destinées à les protéger contre l'horreur insupportable de la vérité. La lenteur et la lourdeur de la procédure sont également pesantes pour l'enfant déstabilisé, dont la parole est fugace et fragile. Toute cette procédure est une violence énorme pour l'enfant.
N'y a-t-il pas un autre moyen que d'exposer encore cet enfant à l'incertitude de l'issue du procès, qui est une violence d'autant plus grande que les magistrats, avocats et policiers ne sont parfois pas meilleurs parents que les autres? Sans compter les ordonnances de non-lieu, relaxes et acquittements des présumés coupables, qui anéantissent les enfants. Si on écoute attentivement les enfants victimes, on se rend compte que, la plupart du temps, ce qui importe le plus pour eux est que le parent abuseur avoue la vérité de ce qui s'est passé, et que la parole de l'enfant soit reconnue comme vraie. L'enfant ne désire pas que le parent abuseur aille en prison, mais qu'il change. C'est peut-être cela la réparation tant cherchée en la justice. Mais ce n'est pas forcément la justice pénale qui est la mieux placée pour l'obtenir. Dans l'attente d'une meilleure solution, le droit devrait reconnaître le crime d'inceste et le déclarer imprescriptible, afin que la victime puisse témoigner de ses souffrances atroces et se reconstruire dans la sérénité.
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Les réponses de la justice sont inadaptées, car notre société n'a pas compris l'ampleur du processus de destruction découlant de l'inceste, qui présente de fortes similitudes avec le crime contre l'humanité. La puissance du traumatisme est immense dans les deux cas. Le génocide juif est particulièrement caractéristique du crime contre l'humanité, qui rabaisse l'être humain au rang d'animal. L'inceste existe dans le règne animal, mais est interdit dans notre société occidentale. La victime de l'inceste subit une violence énorme et perd son identité en oubliant la vérité de son histoire tant le choc est immense. Les liens dans une famille incestueuse sont des ligatures qui empêchent l'enfant soumis à des relations fusionnelles de maturer sur le plan affectif. Les victimes d'inceste sont captifs de parents avides de confirmation narcissique, qui les utilisent comme des objets pour combler leurs manques et défaillances. Ils sont prisonniers à l'intérieur d'une forteresse, dont l'image extérieure peut ressembler à un paradis. La conspiration du silence s'installe dans un climat de terreur qui parfois dissimule le pouvoir détenu par la mère en apparence passive, profondément rejetante à l'égard des enfants et souvent envahissante, mais dont la responsabilité commence à être envisagée par les tribunaux.

La confusion des générations par l'inceste est mortifère. Il s'agit de destruction à plus ou moins long terme de l'humanité de l'enfant, de la famille et de la société. L'enfant victime d'inceste continue à l'âge adulte ce processus de destruction en s'autodétruisant s'il ne prend pas conscience de ce cercle vicieux. Le crime contre l'humanité lui aussi déshumanise les victimes réduites à l'état d'objets. Souvent, les thérapies préconisées dans les cas d'inceste s'appliquent sur trois générations ; de même dans les familles de déportés : la transmission inconsciente du traumatisme s'effectue sur trois générations. Hélène Epstein a publié aux Etats-Unis un livre, Children of Holocaust, qui explique la façon dont ces horreurs continuent à marquer la génération suivante. Le destin de ses parents, survivants de l'Holocauste, leur incapacité d'en parler ont marqué et gâché sa vie, et cela bien qu'elle soit née et qu'elle ait été élevée aux Etats-Unis. Cette souffrance muette ressemble à celle de l'enfant maltraité, elle est innommable, car l'on craint en ouvrant ce qui est enterré au plus profond de soi de trouver qu'on n'a pas le droit de vivre.
Paroxysme de la violence, les abus familiaux, et notamment l'inceste, obligent chacun de nous à se remettre en question. Notre société est lente pour se réveiller de son sommeil criminel, et à ce jour elle a tendance parfois à faire marche arrière. Ainsi, le négationnisme n'est pas une interprétation des faits, mais une négation des faits. Les négationnistes ont endormi leur conscience et ont fini par perdre la mémoire pour se déculpabiliser et échapper au jugement. La France n'a pas encore affronté directement sa réalité historique, puisqu'on commence seulement à parler soixante ans après des biens des juifs spoliés pendant la guerre. En réalité, dans les deux situations d'inceste et de crime contre l'humanité, une sorte de permissivité de la société a laissé perdurer de telles ignominies. Les travaux d'Alice Miller montrent que seule la prise de conscience émotionnelle par les adultes de ce qu'ils ont eu à subir jadis et de ce qu'ils ont reproduit dans leur aveuglement peut ouvrir la porte qui les mènera à la liberté et à la responsabilité. Le danger pour l'humanité est de courir à sa perte, en s'autodétruisant, en produisant des dictateurs paranoïaques Hitler est issu d'une famille maltraitante. Certains parmi les moins concernés parlent souvent de pardon, mais encore faudrait-il pour pardonner que le coupable demande pardon, un pardon qui appartient aux seules victimes. Vivre dans la haine et la colère perpétuelles est destructeur pour soi-même. Entre le pardon et la colère, qui est une étape nécessaire, il existe une voie étroite, celle de l'authenticité de son identité retrouvée.


Catherine Perelmutter est avocate au barreau de Paris, spécialisée en droit des personnes, et fait partie de l'antenne des mineurs du barreau de Paris.
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22 novembre 2009

Association de la Chaîne humaine contre les abus sexuels



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La prise en charge de pères en milieu pénitentiaire par le Dr. Luc Massardier

« En prison, le travail de thérapie tente d’amener ces pères à prendre conscience de la gravité des actes qu’ils ont commis sur leur fille » explique Luc Massardier, psychiatre, praticien hospitalier à l’hôpital Sainte-Anne à Paris et consultant en milieu pénitentiaire.
Dans quelles conditions exercez-vous votre travail ?

J’interviens depuis douze ans en milieu pénitentiaire. Sept ans au SMPR (Service médico-psychologique régional) de Nice en tant que chef de service, puis depuis 2001 au SMPR de Paris la Santé. Il existe seulement 24 de ces services en France sur 187 prisons. Idéalement, un SMPR comprend un chef de service, deux ou trois psychiatres temps plein, des psychologues, des infirmier-e-s, des assistantes sociales, des art thérapeutes et des secrétaires. En réalité la présence de ces personnels soignants est très différente d’un établissement à l’autre et de nombreux services sont sous dotés particulièrement en province et dans les sites dits « peu attractifs ». En dehors des SMPR, c’est-à-dire dans la quasi-totalité des établissements pénitentiaires, la couverture psychiatrique est assurée par les hôpitaux de rattachement situés dans l’aire géographique d’implantation de la prison. La présence médicale y est souvent très réduite, à l’image du sous-équipement général en personnels soignants des hôpitaux du service public.
Les SMPR suffisamment dotés permettent cependant de suivre convenablement les détenus. C’est grâce à ce travail réalisé en prison, qu’aujourd’hui nous sommes en mesure de comprendre la psychopathologie de certains pères incestueux.
Il n’y a pas en France d’obligation de soin en prison sauf pour une minorité d’agresseurs sexuels condamnés à un suivi sociojudiciaire avec injonction de soin et une incitation au traitement pendant leur incarcération. Nous ne rencontrons donc que ceux qui acceptent volontairement de suivre une thérapie, même si celle-ci leur est proposée de façon systématique. Nous ne rencontrons donc pas tous les agresseurs sexuels, notamment ceux qui contestent les faits comme ceux qui sont structurés sur un mode pervers et qui refusent l’idée même de se faire soigner. En revanche, les pères qui ont entretenu un rapport « amoureux » avec leur fille, retrouvant avec elle l’illusion d’un « amour absolu » acceptent volontiers de se faire suivre. Ils représentent la majorité des pères incestueux que nous suivons en consultation.
Qu’est-ce qui ne va pas chez ces hommes ?

Ils souffrent de carences identitaires et narcissiques majeures avec une identité masculine vacillante. Quelque chose est resté bloqué dans leur développement psycho sexuel. Ils sont peu sûrs d’eux et ne parviennent pas à nouer des relations conjugales normales avec leurs épouses ni de père avec leur fille. Ils restent accrochés à l’image d’une famille idéale qu’ils n’ont pas su ou pas pu construire et qui leur renvoie toujours leur manque et leur insatisfaction. Ils projettent sur leurs épouses la cause de leur mal-être, les accusant de ne pas s’occuper assez bien de leur fille et d’eux-mêmes. De leur place de père, ils vont peu à peu glisser à une place « maternelle » pour réparer leurs propres blessures narcissiques. Ils vont se mettre à donner les bains, à faire la toilette, à jouer à la poupée avec l’enfant. De ces rapprochés fusionnels apparaîtra secondairement l’excitation sexuelle, et petit à petit, les choses vont déraper presque « à leur insu » jusqu’à l’inceste.
La fille est devenue cet objet idéal qui les comble et leur offre la complétude et la sérénité qui leur a toujours fait défaut. Elle est une poupée magique qu’ils utilisent dans le déni de la différence des sexes et des générations pour former avec elle un néo couple pervers construit sur la relation d’emprise.
Comment arrivent-ils à assumer cette relation ?

Ils savent bien que ça ne se fait pas. Ils vivent en permanence la compulsion à la relation incestueuse dans la crainte de la dénonciation, mais ne peuvent pas s’en détacher eux-mêmes. Au moment de l’arrestation, nombre d’entre eux se déclarent soulagés.
Parmi ces pères amoureux, on distingue ceux qui développent une réaction de panique le jour où la relation devient sexuelle, surtout après l’orgasme. Ils se rendent alors compte de l’anormalité et de la monstruosité de leurs actes et obligent l’enfant au « secret », lui demandant à la fois pardon et lui promettant qu’ils ne recommenceront plus et surtout que le maintien de la cohésion familiale dépend de ce secret partagé, gage de la sécurité de toute la maison. Ils auront alors dans les jours qui suivent une conduite d’évitement, puis comme ils voient qu’il ne se passe rien, que la vie continue comme avant, un jour ils recommencent.
À côté de ces pères il y a ceux, nettement moins nombreux et plus carencés, qui ne connaissent pas cette panique et qui vivent presque normalement cette relation.
Quels sont les différents profils des pères incestueux ?

On peut repérer schématiquement trois types de pères incestueux
• le père « amoureux » de sa fille que nous venons de décrire.
• Puis le père très carencé, machiste et souvent alcoolique vivant dans un milieu défavorisé où l’acte sexuel se résume à un acte pornographique imposé comme un droit à la femme qui doit lui être soumise. Il couche avec sa fille parce qu’elle est là, qu’il est l’homme et qu’il a tous les droits.
• Il y a enfin le profil du pervers sadique qui jouit de la souffrance infligée à autrui, mais que l’on ne voit pas en consultation parce qu’il la refuse et qu’il n’en voit pas l’utilité.
Comment se passe le travail en prison ?

En prison, le travail de thérapie tente d’amener ces pères à prendre conscience de la gravité des actes commis sur leur fille qui n’est pas « leur objet » mais un être humain différencié d’eux et victime de leurs actes. L’objectif thérapeutique, c’est de les aider à retrouver dans leur histoire personnelle les paramètres qui les ont conduits à cette déviance, de repérer leurs manques et le sens de leur passage à l’acte incestueux. Ce sont des gens qui sont en proie à la confusion mentale, il faut réintroduire la loi de l’interdit de l’inceste et la prison représente un cadre qui permet cette prise de conscience indispensable pour reprendre leur place de père. Quand ils sortiront de prison ou si leur enfant le leur demande un jour, ils devront lui rendre des comptes. Nous essayons de préparer le père à trouver les réponses qui pourront alors aider la victime pour qu’elle cicatrise son traumatisme et ne se sente plus coupable ou responsable de ce qu’il lui a infligé. Il faut sortir de la confusion. Les liens de filiation demeurent, le père restera toujours le père quoiqu’il ait fait.
Propos recueillis par Monique Castro

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21 novembre 2009

RFI – État des lieux de la situation des droits de l'enfant dans le monde

Géopolitique, le débat

Samedi 21 novembre 2009

1/2. État des lieux de la situation des droits de l'enfant dans le monde


Par Marie-France Chatin
La con
vent ion des droits de l'enfant a vingt ans. Alors qu'aucune mesure n'oblige les États à respecter leurs engagements, la question de son efficacité se pose toujours.

Lionel Quille
Responsable de la commission enfants d’Amnesty International France
« Les enfants, dont les droits sont le plus bafoués, représentent 50 % de la population mondiale. Et songez qu’on estime aujourd’hui qu’il y a entre 250 000 et 300 000 enfants soldats à travers le monde ! »

Olivier Maurel

Observvatoire de la violence éducative ordinaire
La Fessée : questions sur la violence éducative, La Plage, 2004, préface par Alice Miller
Oui la nature humaine est bonne !
, Robert Laffont, 2009
Oe
dipe et Laïos : Dialogue sur l'origine de la violence, Editions L'Harmattan 2003

Bénédicte Jeannerod
Directrice de l'information et de la communication de l'UNICEF.
Expérience de levée de fonds en sollicitant le grand public ; capacité de maintenir son intérêt et sa participation sur le long terme (au-delà des collectes de fonds fondée sur l’émotion d’une catastrophe).

Docteur Muriel Salmona

Psychiatre-psychothérapeute.
Médecin-coordinateur de Victimologie
Présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie

Marie-France Chatin

Comment expliquer ce phénomène d’anesthésie.

Docteur Muriel Salmona

Alors en fait, ce phénomène d’anesthésie s’applique par des mécanismes neurobiologiques qui font que quand on met quelqu’un dans une situation de stress extrême – donc la violence génère une situation de stress extrême – entraîne une effraction, une sidération psychologique. Il y a un mécanisme en fait de production d’hormones de stress : l’adrénaline/cortisol qui entraîne un survoltage et qui entraine un risque vital. Du coup pour échapper à ce risque vital – le cerveau est bien fait – il disjoncte. Le fait de disjoncter entraine un anesthésie émotionnelle.

Donc quand quelqu’un subit une violence, il se retrouve anesthésie émotionnellement. Cette anesthésie s’accompagne d’une dissociation, d’un état de conscience altéré et particulièrement aussi d’une mémoire traumatique qui se développe, qui va être une mémoire émotionnelle qui reste en l’état. Elle va en fait ensuite revenir continuellement hanter la personne pendant des années en lui faisant reproduire la même détresse. Quand on a subi des violences, comme on est pas pris en charge, on est pas soigné, on est abandonné, le seul moyen s’est de s’auto-traiter, et s’auto-traiter c’est être dans des conduites d’évitement pour ne pas que cette mémoire traumatique explose ou alors être dans des conduites où l’on va essayer d’anesthésier cette mémoire traumatique.

On exerce soit des conduites à risque contre soi, les adolescents le font beaucoup avec les conduites à risque première cause de mortalité, ou des suicides automutilation soit en exerçant des violences contre autrui. Si on a plus faibles que soit, si on a des gens à sa disposition et qu’on a une éthique un peu catastrophique et qu’on a une société qui tolère ou nous permet d’attaquer certaines personnes, à ce moment-là, la violence est une drogue très efficace pour s’anesthésier en instrumentalisant les enfants et en les utilisant comme fusible. Et elle se reproduit ensuite de génération en génération, elle peut se reproduire. Toutes les personnes qui ont vécu des violences ne vont pas devenir violentes vis-à-vis d’autrui, mais il suffit que 10 à 20% de ces personnes là le deviennent parce qu’elles sont dans une position dominante et puis ça suffit parce que là elles vont l’être vis-à-vis de pas mal de personnes particulièrement de celles qui sont en situation de pas pouvoir se défendre : les enfants ou les femmes.

Bénédicte Jeannerod

Ce que dit Muriel Salmona renvoie aussi à la situation au niveau international des enfants soldats. Donc ils sont mobilisés dans différents groupes armés, et qu’on voit à quel point ils sont malléables par les personnes qui les mobilisent et qui peuvent devenir des machines à tuer extrêmement efficaces. Mais combien aussi quand les programmes de démobilisation ont les moyens de réinsérer ces enfants dans la société en recréant autour d’eux un environnement protecteur qui les reconsidère comme des enfants, à quel point l’enfant qui était hier machine à tuer peut redevenir un enfant qui peut se reconstituer.
Sur l’image de l’enfant dans nos pays riches comme dans les pays pauvres. On oscille un peu entre l’enfant quantité négligeable, c’est-à-dire qu’il y a énormément d’enfants qui meurent aujourd’hui de causes évitables et que nos États ne veulent pas voir et l’enfant graine de délinquant. Je pense qu’entre les deux – et ce que propose la convention internationale des droits de l’enfant – il y a probablement un individu à construire au-delà de ces images extrêmement négatives.

Marie-France Chatin
Dr Salmona, après ça je me tourne vers vous Oliver Maurel

Docteur Muriel Salmona
Je voulais rebondir sur la nécessité de soins. Les enfants qui subissent des violences extrêmes comme les enfants soldats et qui deviennent comme vous le dîtes des machines à tuer dans un état de dissociation total et d’anesthésie émotionnelle affective qui les rendent possiblement très dangereux, et puis c’est pareil pour tout ce qui est pédo-criminalité, pédo-pornographie. Des enfants qui sont vraiment transformés comme des automates en fait qui subissent et qui sont en anesthésie physique totale et qui sont donc vraiment en danger physique somatique. Tous ces enfants là, il faut absolument les repérer, les identifier et les soigner parce que le soin ça marche. C’est pour ça que je me bats. On peut faire quelque chose, on peut désamorcer et déminer cette mémoire traumatique et permettre aux enfants de ne pas avoir besoin de continuer de s’auto-traiter soit en se mettant en danger soit en mettant en danger autrui. Cette nécessité du soin ; les médecins actuellement en France ne sont absolument pas formés aux conséquences de la violence complètement inconcevable et donc les enfants sont abandonnés, tous les enfants qui subissent de la violence sont abandonnés et suivant un peu comment ils vont réagir. S’ils réagissent en se mettant en danger, on va leur tomber dessus en disant qu’ils font n’importe quoi – c’est les adolescents. Ceux qui réagissent en conduite d’évitement on leur dit : mais c’est pas possible de rester dans son coin, faut bouger et ceux qui réagissent avec des conduites dissociantes violentes, on leur tombe aussi dessus.

Marie-France Chatin
Olivier Maurel, les chiffres sont astronomiques concernant les enfants qui sont victimes de violences ordinaires. J’aimerais comprendre pourquoi finalement la société ou les sociétés tolèrent-elles le châtiment notamment corporel sur l’enfant.

Olivier Maurel
Les chiffres sont catastrophiques puisque toutes les enquêtes pratiquement montrent que ce sont 80 à 90 % des enfants qui subissent des violences éducatives pas toujours très intenses. Il peut y avoir simplement gifles et fessées, mais dans beaucoup de pays c’est aussi les coups de bâton, les coups de ceinture ou d’autres punitions très cruelles.

Comme l’ont dit mesdames Salmona et Jeannerod, il y a une grande insensibilité aux souffrances des enfants. Il faut se rappeler une chose : dans le hôpitaux on considérait que les enfants ne souffraient pas, que leur système nerveux n’était pas développé et donc qu’on pouvait leur faire des interventions à vif sans anesthésie et que ça n’avait pas de conséquences. D’autre part, insensibilité mais aussi ignorance. La violence éducative par exemple ne rentre absolument pas dans les statistiques de la violence. S’il vous arrive dans la rue d’être giflé par des jeunes gens qui s’amusent au happy slapping, gifler un passant comme ça, vous allez porter plainte, ça entre dans les statistiques de la violence, mais les gifles qui sont données quotidiennement à des millions d’enfants ne rentrent pas dans les statistiques de la violence. On en tient pas compte et ça c’est grave.

D’autre part, je voudrais rejoindre le Dr Salmona qui disait que tous les enfants qui ont subi des violences ne deviennent pas violents, mais il y a une autre conséquence de la violence infligée aux enfants c’est que beaucoup d’enfants apprennent à se soumettre à la violence et le Dr Salmona a parlé de la malléabilité, mais c’est que ça on l’apprend très jeune aussi. Certains enfants vont réagir par la provocation à la violence : « Même pas mal ! », mais d’autres, beaucoup d’autres vont obéir. Ça va devenir des enfants très obéissants, mais obéissant à quoi ? Quelquefois on dit : « Mais les enfants, il faut leur apprendre la loi, il faut leur apprendre à se comporter comme on doit se comporter en société, mais quand on frappe un enfant, on ne lui apprend pas à obéir à la loi, pas à son intelligence, pas non plus à sa conscience, on lui apprend à obéir à la violence. Et ça c’est quelque chose qu’il risque de garder jusqu’à l’âge où il sera adulte et où il obéira à des dictateurs comme on l’a vu hélas en Europe, des dictateurs qui tiennent des discours aberrants.
________________
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20 novembre 2009

Les Amours incestueux interprétés par Barbara

Catherine Lara écrit pour Barbara les deux musiques des chansons :
"Claire de nuit" et "Accident" pour l'album "Amours incestueux".


Mon amour, mon beau, mon roi,
Mon enfant que j'aime,
Mon amour, mon beau, ma loi,
Mon autre moi-même,
Tu es le soleil couchant
Tombé sur la terre,
Tu es mon dernier printemps.
Mon dieu, comme je t'aime.

J'avais déjà fait ma route.
Je marchais vers le silence
Avec une belle insolence.
Je ne voulais plus personne.
J'avançais dans un automne,
Mon dernier automne, peut-être.
Je ne désirais plus rien
Mais, comme un miracle,
Tu surgis dans la lumière

Et toi, mon amour, mon roi,
Brisant mes frontières,
Et toi, mon soleil couchant,
Mon ciel et ma terre,
Tu m'as donné tes vingt ans
Du cœur de toi-même.
Tu es mon dernier printemps.
Mon dieu, comme je t'aime.

J'ai toujours pensé
Que les amours les plus belles
Etaient les amours incestueuses.
Il y avait, dans ton regard,
Il y avait, dans ton regard
Une lumineuse tendresse.
Tu voulais vivre avec moi
Les plus belles amours,
Les amours les plus belles.

J'ai réouvert ma maison,
Grandes, mes fenêtres
Et j'ai couronné ton front,
J'ai baisé ta bouche
Et toi, mon adolescent,
Toi, ma déchirure,
Tu as couché tes vingt ans
A ma quarantaine.

Mais, à peine sont-elles nées
Qu'elles sont déjà condamnées,
Les amours de la désespérance.
Pour que ne ternisse jamais
Ce diamant qui nous fut donné,
J'ai brûlé notre cathédrale.
Les amours les plus belles,
Les plus belles amours
Sont les amours incestueuses.

Adieu mon amour, mon roi,
Mon enfant que j'aime.
Plus tard, tu le comprendras.
Il faut, quand on aime,
Partir au plus beau, je crois
Et cacher sa peine.
Mon amour, mon enfant roi,
Je pars et je t'aime.

Ceci est ma vérité,
Du cœur de moi-même...
__________________
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Une nouvelle loi sur la récidive est "inutile" et "démagogique"

LEMONDE.FR | 18.11.09 | 17h06 • Mis à jour le 18.11.09 | 18h07

Marie : Une nouvelle loi est-elle réellement nécessaire ? Ne faudrait-il tout simplement pas appliquer les lois déjà existantes ?
Serge Portelli : Cette loi est totalement inutile. Il n'y a pas un seul article à sauver. C'est une loi démagogique qui n'apporte rien à la prévention, au traitement ou à la répression de la délinquance sexuelle, si ce n'est des solutions purement répressives et nuisibles.
La loi de 1998, à l'élaboration de laquelle j'avais modestement participé, contient toutes les solutions nécessaires. Elle est surtout un modèle dans l'articulation qu'elle instaure entre le soin et la peine, entre le personnel médical ou soignant et les juges. D'autres lois se sont succédé, celle de 2005 qui a créé la surveillance judiciaire, celle de 2007 essentiellement sur les peines planchers, celle de 2008 sur la surveillance et la rétention de sûreté. Ces lois sont inutiles, elles n'apportaient rien par rapport au mécanisme instauré par la loi de 1998. C'est à partir de cette loi-là qu'il aurait fallu éventuellement travailler pour en compléter et en adapter le dispositif.
HR : Au regard du nombre de propositions de loi depuis quelques années, comme autant de réponses à des faits-divers, ne s'agit-il pas plutôt d'un constat d'échec sur les ambitions et le rôle des institutions et des organes socio-judiciaires ?
Il est bien évident que la multiplication des lois qui tendent toutes au même but signe un échec des nouvelles solutions qui sont préconisées. L'objectif était de toute façon illusoire. Il s'agit à chaque fois de faire croire qu'on va faire disparaître la délinquance sexuelle et la récidive. Nicolas Sarkozy avait d'ailleurs promis en 2007 de "régler le problème de la récidive" avant l'automne. Nous en sommes loin. Nous en serons toujours très loin.
Il n'y a pas à proprement parler d'échec de la justice, ni du personnel soignant, ni des services sociaux. Simplement, la délinquance sexuelle est un risque permanent, il y aura toujours, hélas, des viols. Il y aura toujours des criminels en série. Le devoir de la justice est d'abord d'appréhender ces criminels, ce qui n'est pas une mince affaire, puis de les punir et de les traiter. Il ne faut pas oublier que les peines prononcées, notamment en matière de délinquance sexuelle, sont particulièrement élevées.
La France est d'ailleurs, et de loin, un des pays les plus répressifs en Europe en matière de délinquance sexuelle. N'oublions pas que chaque année, plus de vingt réclusions criminelles à perpétuité sont prononcées par les cours d'assises en France, et que les très longues peines se multiplient actuellement, posant d'ailleurs de graves problèmes dans la gestion du monde pénitentiaire.
Guest : Pourriez-vous préciser les différentes modifications qu'apportent cette loi aux dispositions en vigueur ?
Le projet de loi actuellement en discussion essaie, dans un premier temps, de contourner la décision du Conseil constitutionnel, qui avait déclaré la loi de 2008 sur la rétention de sûreté partiellement non rétroactive. Plusieurs dispositions sont proposées pour élargir le champ d'application de la surveillance de sûreté.
En effet, la révocation de cette mesure de surveillance de sûreté entraîne quasi automatiquement le prononcé d'une mesure de rétention de sûreté. Il s'agit donc d'un procédé destiné à accroître le champ de cette surveillance de sûreté qui, elle, peut s'appliquer rétroactivement pour des faits antérieurs à février 2008. On ne peut que déplorer cet acharnement à vouloir contourner une décision qui a été prise par le Conseil constitutionnel en application de principes de droit fondamentaux.
L'autre partie de ce projet de loi concerne ce que l'on a appelé improprement la castration chimique et que je préfère nommer traitement hormonal. Là encore, ces dispositions sont totalement inutiles. En effet, la loi n'a pas à entrer dans le détail des soins qui peuvent être prodigués soit en prison, soit à la sortie de prison. Il appartient au thérapeute qui a en charge le condamné de choisir librement l'un des types de soins possibles. Ce peut être une psychothérapie, un travail en groupe de parole, l'application d'une méthode cognitivo-comportementaliste, et, pourquoi pas, dans certains cas relativement rares, un traitement hormonal.
Les initiateurs de ce projet de loi essaient de faire croire à l'opinion publique que le traitement hormonal est une panacée. C'est évidemment faux. Absolument tous les spécialistes de la question le savent.
Antonin : Vous avez dit récemment que le taux de récidive criminelle pour viol était autour de 1 %. Pourtant, en tant que président de juridiction, vous êtes bien placé pour savoir que ce chiffre est déconnecté de la réalité, puisqu'il ne prend pas en compte la grande majorité des viols, requalifiés en "agression sexuelle". Le véritable taux de récidive pour viol n'est-il donc pas beaucoup plus élevé ?
Non, puisque même en prenant en considération les crimes de viol requalifiés en agressions sexuelles, on trouve un taux de récidive à peine plus élevé, de l'ordre de 4 %. Il existe un "chiffre noir" du viol et des agressions sexuelles. En effet, très peu de victimes en définitive déposent plainte. Mais ce chiffre noir existe pour l'ensemble de la délinquance, même s'il est vrai que, pour les atteintes aux personnes, les violences physiques comme les violences sexuelles, ce chiffre noir est plus important que pour les atteintes aux biens.
Eric : La rétention de sûreté n'existe-elle qu'en France ? Sommes-nous le seul pays à envisager de placer indéfiniment des psychopathes dangereux dans des centres médico-psychiatriques?
Il serait utile de discuter des termes employés dans votre question, notamment de la notion de psychopathie, qui est très largement discutée et contestée dans le monde médical. En tout cas, d'autres pays en Europe notamment connaissent des systèmes qui s'approchent de la rétention de sûreté.
Chat modéré par Alain Salles
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19 novembre 2009

Edwige Antier et Gérard Lopez : faire cesser la fessée ? LCP Assemblée nationale

Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image
19 novembre 2009
J'accueille Edwige Antier député l'UMP et de Paris Pédiatre et auteur d'une proposition de loi et Gérard Lopez donc qui est psychiatre.
Comment ne plus être une victime ? Aux éditions l'esprit du temps.
Faut-il mettre la fessée sur la sellette ?
Qu'est-ce que vous pensez Edwige Antier vous avez déposé une proposition de loi sur ce thème vous appuyant sur le fait que de nombreux pays et européens 18 au total sont déjà passés à autre chose, l'ont proscrit. Et puis parce que vous pensez également, vous êtes bien placé pour le savoir que ce n'est pas vraiment un bon guide éducatif que cette fessée. Ça inculque en particulier aux enfants, que les conflits peuvent se régler par la force donc évidemment c'est pas terrible.
Faut-il pour autant parce que c'est le reproche qu'on vous a fait, faut-il pour autant écrire une loi pour cela ? est-ce qu'on peut pas laisser finalement les parents décider d'eux-mêmes et puis il y a un autre argument qu'on vous a aussi réservé, c'est un argument politique, vous l'avez aussi entendu : est-ce que c'est le moment ?
Alors que les députés se plaignent de trop travailler de suivre un train d'enfer sur les réformes de rajouter une réforme sur la fessé ?
Est-ce qu'il y avait une telle urgence ? Je vous pose toutes ces questions en vaux deux, je vais vous laisser 12 minutes face à face et seuls pour en parler. Je vous donne la parole.
Gérard Lopez : Je peux dire une chose ?
Présentateur : Oui, allez-y !
Vous avez dit : mettre la fessée sur la sellette : la sellette est un engin de torture, vous voyez déjà qu'on démarre mal.
[rire]
Présentateur :
Est-ce que la fessée est une torture à ce point là ?
Edwige Antier :
je pense qu'il est important que l'on déjà publiquement à tous les parents, tous ceux qui ont reçu une fessée, qui nous écoutent et qui ont la nostalgie de la bonne fessée, vous êtes un confrère, que la fessée n'éduque pas et qu'au contraire plus on lève la main, parce que par fessée, on dit en fait, c'est une proposition de loi pour abolir les châtiments corporels,
Gérard Lopez :
Ah ! c'est pas la même chose...
Edwige Antier :
La fessée, mais aussi la tape, la tape, le martinet dont se servent encore selon un sondage récent 17 pour cent des pères, on se croirait au Moyen Âge, eh bien non abolition. Parce que ça n'éduque pas. Les gens disent un oui mais pour l'autorité. Alors, cher confrère dites aux personnes ce quelles coups font. Est-ce que ça donne de l'autorité ? moi je dis non.
Gérard Lopez :
Au contraire je crois que la fessée est une chose à réprouver totalement surtout comme méthode d'éducation. Mais je crois qu'on ne doit pas donner une fessée. J'excuse légèrement la personne énervée qui donnerait une gifle. je trouve que c'est pas bien du tout et que ça mérite des excuses et des explications et que ça doit être parfaitement exceptionnel, mais les parents ne sont pas des saints.
Edwige Antier :
Si je m'énerve et que je vous donne une gifle, franchement c'est pas une façon de débattre, il faut absolument apprendre dès l'enfance que l'on parle avec des mots parce que nous sommes humanisés et non pas avec des gestes qui font mal.
Gérard Lopez :
je suis entièrement d'accord avec vous, la fessée c'est une méthode d'éducation à abolir à proscrire définitivement. Il y a eu une grande campagne dans le 93, notre consœur, enfin ce n'est pas une consœur, Alice Miller en a parler depuis bien longtemps et elle a raison.
Edwige Antier :
En appelant son livre : C'est pour ton bien, genre la bonne excuse.
Gérard Lopez :
Ah non, c'est pire que ça c'est pour ton bien, ça veut dire, c'est un message qui embrouille, c'est un message pervers. Moi je n'ai jamais vu qu'une gifle ça faisait du bien, je n'ai jamais vu ça.
Edwige Antier :
les enfants qu'est-ce qu'ils font ? Ils disent même pas mal !
ils s'endurcissent. Les parents me disent souvent : non mais Docteur, parce que dans la vie civile je suis pédiatre depuis deux générations, non mais docteur, pas souvent. Bien sûr pas souvent, mais ça veut dire que vous dites souvent tu vas t'en prendre une. Donc on vit sur la menace et l'enfant ne s'est jamais pourquoi aujourd'hui sa tombe est hier ça n'est pas tombée.
Gérard Lopez :
L'éducation c'est la parole, nous sommes d'accord, mais de là à en faire une loi ! alors que moi qui travaille dans la maltraitance, je vois qu'il y a tellement de carences, je vois qu'il n'y a que 2 pour cent des médecins qui font des signalements pour enfant maltraité. Je vois que le conseil de l'ordre réprime systématiquement beaucoup de certificats parce qu'ils seraient mal faits bien que, en théorie, si les médecins savaient faire un signalement, il n'y aurait pas de poursuite.
Edwige Antier :
Mais pour un médecin, c'est jamais un geste agréable de signaler.
Gérard Lopez :
surtout le défenseur des enfants, ce qui est absolument incroyable, la nouvelle loi de 2007 a fait disparaître les enfants maltraités. Quand j'ai commencé ma carrière, on a à peu près le même âge, il y avait l'enfant martyrisé, ensuite, il y a l'enfant maltraité, maintenant, il n'y a plus que l'enfant en danger ou qui risque de l'être.
C'est une régression énorme.
Edwige Antier :
alors que dans notre pays il y a 150 000 enfants qui sont placés hors de la famille des problèmes de mauvais traitement. Donc faire une loi. Donc là je reviens, cher confrère à la loi. Parce que, à partir du moment ou comme en Suède depuis 30 ans : ce que je propose c'est un article dans le Code civil non pas dans le pénal. On ne va pas envoyer les papas et les mamans en prison mais non. Dans le code civil, au moment des mariages nous lisons non seulement pour les marier mais aussi pour toute la tribu qui est présente, des grands-parents aux petits-enfants nous lisons l'article qui dit que l'enfant sera entendu et associé aux décisions qui le concernent non son image et son degré de maturité.
Gérard Lopez : très bien !
Edwige Antier :
Je veux qu'on ajoute et les châtiments corporels sont abolis.
Il est important que ce soit si, que ce soit promulgué. En Suède, on l'a mis sur les paquets de lait, sur la table du petit déjeuner.
Gérard Lopez :
je suis d'accord avec vous, mais il y a plus urgent !
Edwige Antier :
La loi permet en l'inscrivant dans le Code civil d'avertir tout le monde.
Gérard Lopez :
Mais il y a plus urgent ! il y a beaucoup plus urgent !
Edwige Antier :
Mais jamais nos enfants ont été si violents. Vous êtes d'accord que la violence appelle la violence ?
Gérard Lopez :
Bien entendu ! mais la violence, c'est la société, c'est notre société qui est d'une violence extrême.
Edwige Antier :
En commençant par les parents, qui croient bien faire les pauvres ne sont énervés, ils sont fatigués, mais voilà, ça n'éduque pas.
Gérard Lopez :
Mais notre société est extrêmement violente est de plus en plus répressive, et c'est vrai que la violence on doit la combattre à la source, donc les méthodes éducatives. Et c'est vrai que les parents sont importants, les professeurs, qui devraient prendre conscience qu'on ne doit pas humilier les enfants. On doit pas leur dire des choses épouvantables.
Edwige Antier : Tu es nul !
Gérard Lopez : Exactement !
Edwige Antier :
Et eux-mêmes se disent vite nuls, donc quand vous prenez des claques, par exemple, ça vous fait pas apprendre votre règle de trois, mais vous en concevez que vous êtes un enfant à problèmes comme ils me disent.
Gérard Lopez :
et on voit que c'est la violence qui permet de résoudre les problèmes et les conflits, donc on la répand de génération en génération. Donc, je' suis pour le débat, je crois qu'il a beaucoup plus urgent que la fessée, je crois que actuellement, il y a une régression des signalements, que l'on place beaucoup moins les enfants dans les foyers, que le familialisme est là, au premier plan.
Edwige Antier :
Mais oui, cher confrère, justement
Gérard Lopez :
Que Outreau a complètement...
Edwige Antier :
Ah oui, là on se rejoint : Outreau a fait qu'on écoute plus les enfants. Il faut une formation à l'écoute de l'enfant.
Gérard Lopez : Absolument !
Edwige Antier :
Maintenant, que j'arrive pédiatre et députée, c'est vrai que j'ai un gros chantier devant moi.
Gérard Lopez :
Attaquez-vous à ça. Pour la fessée, même si fessée du point de vu symbolique est très très importante.
Edwige Antier :
Dire à tout le monde on ne tape pas.
Gérard Lopez : Proposez une campagne !
Edwige Antier :
Mais déjà, je suis sûre que rien que ma proposition de loi par l'écoute qu'elle a eue à empêcher de fessées, j'en suis persuadée.Seulement il faut continuer, il faut l'inscrire dans la loi, parce que si vous faites une petite campagne et ça s'arrête, tout le monde oublie, c'est tellement facile de s'énerver sur les plus faibles. C'est-à-dire les enfants.
Gérard Lopez :
Bien sur, c'est un processus de domination. Notre société à tous les niveaux est une société de domination par la force. C'est quand même la loi du plus fort qui prédomine.
Edwige Antier : Les enfants du coup s'endurcissent.
Gérard Lopez : Et bien, ils adhèrent à ce système.
Edwige Antier :
Et voilà, d'ailleurs chacun dans son souvenir à une bonne fessée qui devient un peu la madeleine de Proust. Et alors, moi j'en ai reçu une, ça m'a pas fait tant de mal.
Gérard Lopez :
Qu'est-ce qui leur manque aux enfants une bonne guerre vous savez bien ?
Edwige Antier : Ah !
Gérard Lopez : On l'entend dire. C'est gravissime.
Edwige Antier :
Vous voyez comment un psychiatre, un pédiatre se rencontrent.
Sauf sur la loi hein !
Edwige Antier :
sauf sur la loi puisque vous vous dîtes qu'il y a des lois plus importantes à faire, mais moi je dis : le symbole de dire stop à la fessée, aux claques, à tous les châtiments corporels, déjà ça ramènerait beaucoup de calme.
Gérard Lopez :
Savez-vous qu'il y a 130 000 viols en France et il n'y en a que 7000 qui arrivent à la justice. Voyez, ça c'est un chantier énorme et ça...
Edwige Antier :
On nous dit la vie privée : et alors. Faut pas proscrire l'inceste si faut pas rentrer dans les foyers. Moi je dis, si c'est dans le code civil l'abolition des châtiments corporels, en Suède, on a pas traîné et pas en justice, simplement, lorsqu'on est violent, on est rappelé à la loi et ensuite on a un stage de parentalité positive. Et ça c'est important, l'adosser à un stage de parentalité positive. Apprendre à mettre des règles sans claques.
Gérard Lopez :
La loi proscrit la violence sur les enfants, ça s'appelle maltraitance.
Edwige Antier : Ah ! ah !
Gérard Lopez : Ça s'appelle coups et blessures etc.
>Edwige Antier :
Oui quand il y a dégâts physiques, cher ami !
Gérard Lopez : Pas du tout !
Edwige Antier :
Vous relisez bien le code, s'il y a une fracture, des dégâts corporels,
Gérard Lopez : Non ! non !
Edwige Antier :
Mais si c'est uniquement que vous donnez une claque ça n'est absolument pas interdit.
Gérard Lopez :
J'ai une bonne nouvelle pour vous Edwige ; le parquet de Bobigny a mis en place une cellule de psychiatres qui vont intervenir pendant la garde à vue, et il arrive assez souvent qu'on me pose la question de savoir s'il y a eu de la violence psychologique, car la violence psychologique peut s'accompagner d'un ITT. Donc ce ne sont pas que des violences physiques, ce sont aussi des violences psychologiques. Alors faîtes quelque chose pour qu'on reconnaisse mieux la violence psychologique.
Edwige Antier :
Ça sera très important, dans un deuxième stade parce que c'est un peu plus difficile. Il faut être psychiatre, c'est subtil, mais bien sur, il faut commencé par interdire ça, ensuite arriver à faire prendre conscience de ce qui est aussi les violences.
Gérard Lopez : Mais la loi interdit la violence.
Edwige Antier :
Avec dégâts, j'ai regardé, s'il y a des marques. Vous savez très bien que les médecins n'osent pas dire qu'un enfant est trop marqué, comme ils disent, parce qu'il risque d'être cassé complètement.
Gérard Lopez :
Il faut dire au conseil de l'ordre d'arrêter de faire des procédures disciplinaires aux médecins qui ne savent pas rédiger au conditionnel etc. Les médecins ne sont pas formés en médecine légale et c'est bien dommage.
Edwige Antier :
Et les médecins ont très peur d'attester de ce qu'ils constatent.
Gérard Lopez : Absolument !
Edwige Antier : Et une fois que la loi dit...
Gérard Lopez :
Ils sont terrorisés les médecins par le conseil de l'ordre.
Edwige Antier :
Terrorisés. Alors par le conseil de l'ordre ? Le conseil de l'ordre justement se repose sur l'idée qu'il ne faut pas entrer dans l'intimité des familles et c'est ce qu'on m'objecte. A non, mais alors si on ne peut pas donner ces bonnes fessées tranquillement.
Gérard Lopez : Ecoutez !
Edwige Antier :
Un enfant ça s'éduque et l'Etat a le droit d'édicter et d'abolir les châtiments corporels.
Gérard Lopez :
Le code de déontologie raconte des choses épouvantables : donc on a pas le droit de s'immiscer dans les affaires de famille, mais, le médecin en même temps est le défenseur des enfants, et il doit avec circonspection etc.
Edwige Antier :
Donc, il faut l'aider par la loi, vous voyez bien.
Gérard Lopez :
Non ! Il faudrait réformer. Vous savez qu'en Suède, puisque vous parlez de la Suède, le signalement d'un enfant violenté est obligatoire.
Edwige Antier : ici aussi, si vous ne dîtes pas qu'un enfant...
Gérard Lopez :
Pas du tout, il faut faire cesser la situation de danger parce qu'on s'expose à être remis en cause pour non assistance à personne en péril, mais pas pour un signalement car en France, le secret professionnel est absolu donc le médecin doit faire cesser...
Edwige Antier : C'est la nécessité
Gérard Lopez :
Et bien oui. Si vous êtes avocate, pardon excusez-moi, l'avocate des enfants, vous êtes députée, et bien écoutez faites en sorte qu'on réforme le code de déontologie. Car si les médecins comprennent que la fessée, que les violences aux enfants vont créer des tas de problèmes à l'âge adulte, des problèmes psychologiques, des problèmes de maladie, des problèmes de délinquances, des problèmes de prostitution, tous ces problèmes qui se fondent sur la maltraitance et si les médecins n'ont plus peur qu'on les forme et que le code de déontologie devient clair, je vous assure que vous aurez fait beaucoup plus qu'une loi sur la fessée.
Edwige Antier :
Ça va ensemble, ca se complète, et c'est vrai que je vais retrousser mes manches puisque j'ai la chance d'être députée, de pouvoir faire influencer les lois. Mais vous dîtes des choses vraiment très importantes et je suis contente, qu'un psychiatre, un expert rejoigne la pédiatre qui est à l'origine de la vie et vous, vous constatez les dégâts.
Gérard Lopez : Exactement.
Edwige Antier :
Je suis très heureuse d'entendre votre parole et moi je vais aller plus loin dans la loi, mais ça c'est parce que je suis députée.
Gérard Lopez :
Et bien, je vais vous contacter parce qu'on a beaucoup de choses à échanger je vous promets.
_____________________
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