« Si un individu s’expose avec sincérité, tout le monde, plus ou moins, se trouve mis en jeu. Impossible de faire la lumière sur sa vie sans éclairer, ici ou là, celles des autres »
Simone de Beauvoir – La force de l’âge
« L’information est le seul bien qu’on puisse donner à quelqu’un sans s'en déposséder. »
Thomas Jefferson,
l’un des rédacteurs de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis,

De l'esprit des lois (1748)

Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires.
Charles de Secondat, baron de Montesquieu

26 avril 2010

Polanski, suite mais pas fin par le juge des enfants Jean-Pierre Rosenczveig

Par-delà la compassion due à la victime force est de constater que la cour a raison. La victime doit avoir toute sa place dans le procès pénal quand trop longtemps elle n’a eu notamment dans un pays comme le notre qu’un strapontin. Tout au plus lui demandait-on de décrire dans le cabinet d’un juge ou seule à la barre ce qu’elle avait supporté. Elle donnait du matériau à la justice qui l’ayant pressée de parler la dépossédait quasi totalement de la procédure une fois recueillis ses propos liminaires. La victime pouvait éventuellement réagir aux propos de l’accusé, demander des actes et surtout répondre à la question incompréhensible :
– « Demandez-vous des dommages et intérêts ! ».
« Je comprends pas Monsieur le président. » Si tant est qu’elle parvenait à répondre elle était vouée à rester confinée au fond de la salle durant le procès et au mieux si un avocat l’assistait elle était substituée dans sa parole par celui-ci.
Ajoutons qu’on n’hésitait pas à la faire revenir à la barre pour lui faire subir un interrogatoire d’une telle violence que souvent on se demandait si elle n’était pas le vrai coupable ! Pour peu qu’elle présente quelques fragilités (par exemples, la prostituée se plaignant d’un viol ou l’enfant dénonçant des actes pédophiles) il fallait un dossier extrêmement solide sur les faits pour tenir le choc de la contestation de la parole. Depuis 20 ans les choses ont commencé à bien évoluer quitte à aller vers un autre extrême où, pour certains, le procès pénal et ses suites devraient avoir pour cœur la victime.
Là encore il faut se garder de déraper. Le procès n’est pas une vengeance organisée et gérée par l’Etat. Il est certes important que ce temps plus ou moins public serve d’exorcisme à la victime et qu’afin de pouvoir commencer à se reconstruire elle soit reconnue, mais pas enfermée dans son statut de victime. Elle doit être considérée ; l’accusé doit y contribuer au minimum en la traitant correctement. Il lui appartient ensuite dans son choix de défense de s’expliquer, de reconnaitre ou non les faits, de les expliquer. La victime y trouvera (ou n’y trouvera pas) les réponses aux questions qu’elle se pose sur ce qu’elle a vécu. Le plus souvent elle ne demande pas une sanction ; elle veut d’abord qu’il soit dit officiellement qu’elle a été victime.
Généralement, même si l’accusé joue pleinement le jeu, la victime sortira insatisfaite de l’audience pénale, déçue de son agresseur tellement il est difficile d’accepter l’absurde et aussi souvent déçue de la justice même si celle-ci a fait au mieux pour la prendre en compte.
Procéduralement parlant, du moins en France, la victime n’est pas liée par l’attitude que prend le ministère public au regard des poursuites.
Elle peut lui forcer la main en se constituant partie civile ou en délivrant via un huissier une citation à comparaitre devant le tribunal correctionnel si le parquet décide de ne pas donner suite à l’enquête de police. En d’autres termes, la victime peut contribuer à engager les poursuites et le parquet devra suivre, quitte à ce que par écrit ou oralement le procureur de la République développe que, de son point de vue, les poursuites ne tiennent pas. Le tribunal appréciera.
Dans le cas qui nous intéresse le problème est inverse : la victime aurait souhaité que le parquet ne bouge plus alors qu’il relance la procédure. La victime avance vouloir tourner la page et avoir reçu satisfaction y compris sur le plan financier. Elle s’est même engagée à ne plus agir en justice. Elle estime non seulement être la mieux placée pour apprécier ce qu’il faut faire, mais encore être la principale concernée. C’est son droit de souhaiter que la page soit définitivement tournée, mais c’est aussi le droit du ministère public de veiller au respect de la loi par celui qui l’a violée en le faisant sanctionner et par la publicité donnée au débat judiciaire et au verdict de faire preuve de prévention contre ceux qui seraient tentés d’en faire autant.
En l’espèce il est important que tout un chacun sache que même 37 ans après on devra rendre des comptes d’avoir abusé d’une gamine de 14 ans à peine en sachant que au-delà de la relation sexuelle la poursuite en cours ne retient pas certaines circonstances aggravantes qui si elles sont avérées, ne sont pas à l’honneur de l’intéressé.
La victime est partie au procès ; il lui faut faire la preuve qu’une infraction a été commise dont elle a été la victime, mais il ne lui revient pas de requérir la peine. Elle laissera cette tâche au procureur se contentant de faire la démonstration de son préjudice et de demander réparation civile. La peine ne lui est pas toujours indifférente même si comme on l’a dit supra elle n’est pas toujours sa motivation.
Le parquet fréquemment argumentera le quantum demandé en se référant au sentiment de justice de la victime, mais il s’agit d’une argument d’audience parmi d’autres. En d’autres termes on s’attendait à ces deux décisions.
Il est évident que Roman Polanski sera jugé pour les faits qui ont été retenus et dont on rappelle qu’au final ils ne devraient pas lui faire encourir plus de deux ans de prison. Il aurait du le réaliser de longue date et accepter le procès ; la page aurait déjà été tournée dans l’intérêt général. Au lieu de cela en faisant de la résistance juridique mal placée il devient un cas d’école.On se demande comment il est conseillé.

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25 avril 2010

Programme Emission Arte Thema : 4 mai 2010


Pour accéder au site, cliquez sur l'image du programme
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Autres billets sur l'émission Arte Thema sur l'inceste
Mardi 4 mai 2010 – Thema Arte – "Crimes d'incestes"
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20 avril 2010

70 % des agressions sexuelles au sein même de la famille et deux millions de victimes d’inceste recensées en France d’après les dernières études…

70 % des agressions sexuelles au sein même de la famille et deux millions de victimes d’inceste recensées en France d’après les dernières études…

Alors que l’inceste vient d’être inscrit dans le code pénal après un long débat parlementaire, ARTE consacre une soirée spéciale à ce poison qui touche l’ensemble de la famille.
Deux documentaires inédits avec les témoignages poignants de victimes mais aussi d’abuseurs :

> 20.35 : Inceste : familles empoisonnées
de Juliette Armanet et Fabrice Gardel (ARTE France, DOC EN STOCK - 52’)

Ils sont sept. Homme, femmes, mère, jeunes filles, de tous milieux, ils ont entre 23 et 60 ans…
Tous se livrent à visage découvert, avec franchise, avec courage. Chacun raconte son histoire, ses émotions et ses souvenirs. Chaque histoire est unique, mais à sa façon universelle, car chacun raconte les silences, le sentiment de culpabilité bien qu’on soit victime, l’absence de repères, la lâcheté de toute une famille, le rôle terrible de la mère, le déni. L’impression d’être seuls au monde alors que les épreuves traversées sont semblables. Le film met à jour ces mécanismes et montre que l’on ne peut comprendre l’inceste que si l’on considère toute la famille.

> 21.25 : Coupable d’inceste
de Cyril de Turckheim et François Bordes (ARTE France, DOC EN STOCK - 26’)

Cyril de Turckheim et François Bordes dressent les portraits psychologiques de ces hommes qui ont un jour franchi la ligne rouge en abusant leur fille, leur soeur ou leur petite fille… Construit à partir de témoignages, le film est éclairé par des entretiens avec plusieurs experts de renom qui identifient trois catégories d’incestueux : les « névrosés immatures », les « intellectuels pervers » et les « prédateurs sadiques »… Une typologie non figée qui propose une grille de repères.
Suivi d’un débat animé par Daniel Leconte. (DVD disponibles)

Contact presse
Cécile Braun : c-braun@artefrance.fr
01 55 00 72 90

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Inceste – chant : Valérie Morel, JJ Garnier, guitare : JJ Garnier, Pascal Garnier, Batterie : Christophe Robert

http://jjgarnier.vip-blog.com/
20 avril 2010
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18 avril 2010

Colloque : Mémoire traumatique et violences sexuelles – Conséquences psychotraumatiques

Prochain colloque de
l'Association Mémoire Traumatique et Victimologie
Le 10 novembre 2010 à Bourg la Reine,
à l'Agoreine
à 2 mn de la station Bourg la Reine du RER B
Mémoire Traumatique et Violences Sexuelles
Conséquences psychotraumatiques
Et comment les représentations sociales sexistes sur les femmes, les stéréotypes sur la sexualité des femmes et des hommes banalisent et rendent possibles les violences sexuelles
Et comment les conséquences psychotraumatiques des violences sexuelles participent à des représentations inappropriées et trompeuses de la sexualité des femmes et des hommes et sont à l'origine de nouvelles violences
• Représentation de la pièce de Pia Divoka "SOLINGE"
avec Laurence Vielle (actrice)
et Jeanne Added (auteure compositrice et interprète)
• Participation prévue de Voix de Femmes pour un SLAM sur les mariages forcés
• Participation des éditions Des ronds dans l'O
(BD "En chemin elle rencontre…", panneaux d'exposition)
• Participation de victimes de violences sexuelles : d'inceste, de mutilation sexuelle, de mariage forcé, de violences sexuelles au travail (témoignages, lecture de texte), de situations prostitutionnelles
• Exposition de sculptures de Muriel Salmona : Corps dissociés, corps rassemblés
Des précisions suivront sur le programme précis, les intervenants et les témoignages
Le colloque se déroulera de 9 à 17 h
À propos de la pièce Solinge :
« Géologie de l'intime. La vie de Ludile, jeune fille de 19 ans, bascule ce fameux jour où derrière la porte vitrée d'un immeuble, lui, l'homme, l'autre, celui qui n'a pas de visage, la viole.
Après avoir écrit et dit ce que personne ne veut entendre, Ludile deviendra Solinge pour exister à nouveau, pour "déplacer les montagnes" de la vie. »
Arcadi production en 2007 et en 2008
« Je suis là avec moi, avec vous. Parfois j'exulte. Simplement d'être là. » Ces mots se projettent, glissent lentement sur le mur de l'Atelier du Plateau. Les lisant, on croit entendre une respiration qui va se rassurant. Ces mots-là sont les dernières lignes de Solinge, récit de Pia Divoka dont la teneur autobiographique saute au cœur. Une langue vraie, arpentant l'intime et la peur sans surplus de détails complaisants. (…) Ce texte, c'est la comédienne Laurence Vielle qui le délivre, au sens premier du mot. Singulière, précieuse elle ne laisse pas en paix son auditoire, qui met en exergue aigu chaque interrogation de l'auteure sur le non-dit du viol creusant plus avant la douleur. Le corps de la comédienne semble tressaillir des mots de Pia Divoka. Laurence Vielle a une voix, une gestuelle, des pas rares, inénarrables, piqués d'une étrangeté ludique. Et peut-être à cette lisière fragile entre interprétation et empathie. Avec fermeté, elle nous inscrit dans le mouvement, l'effort, le cri longtemps souterrain de Ludile, devenue Solinge, pour remonter à la surface du silence.
Aude Brédy L'Humanité.
« Désormais elle est deux. Superposées, l'une à l'autre, inséparables. L'une dedans qui respire mal, l'autre dehors qui sourit. C'est plus compliqué pour passer les portes mais c'est nécessaire pour survivre. »
Solinge, Pia Divoka
« Elles ont toutes les deux un souffle, une voix rare. De la voix de l'une, l'urgence à dire les mots de Pia Divoka, mélés à la voix de l'autre, un bruissement mélancolique et délicieusement chanté. lecture de Laurence Vielle et chansons de Jeanne Added. »
Lecture par Laurence Vielle et chansons de Jeanne Added.
Présentation de la pièce lors du festival 40 ans de Paris 8 : "Poétique de printemps" à La Cartoucherie de Vincennes (10 mai 2009)
Pour plus amples informations sur ce colloque, cliquez sur la sculpture
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Autres billets de Muriel Salmona
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RFI – État des lieux de la situation des droits de l'enfant dans le monde
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Mécanismes des violences : quelles origines ?

Ce qui se passe dans notre cerveau quand on est confronté à une grande peur – par Vincent Corbo
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A propos de la révision des condamnations pénales par Michel Huyette

Jeudi 15 avril 2010
Pour lire le début de l'article, cliquez sur le logo Paroles de juges
Deux dossiers ont été examinés ces jours-ci, qui ont, c'est rare, abouti tous les deux à une décision de révision.
…/…
Dans l'autre un homme avait été condamné pour viols sur une adolescente qui des années plus tard est venue dire qu'il n'était pas son agresseur. La commission de révision avait relevé que que "il ressort des diligences menées qu'E... Y... a, à plusieurs reprises depuis septembre 2007, mis hors de cause L... X..., lors de ses auditions par des militaires de la gendarmerie puis par le conseiller rapporteur, que ces déclarations s'inscrivent, selon l'expert psychiatre, dans un contexte de grande souffrance, les raisons de son changement de version étant une recherche d'apaisement de sa souffrance psychique ; qu'en outre, les vérifications effectuées ont fait apparaître que la jeune femme pouvait parfois fabuler, puisqu'elle avait portée sur plusieurs personnes des accusations qui s'étaient ensuite révélées non fondées, l'enquête ayant montré notamment qu'elle avait inventé une agression dont elle avait dit avoir été victime le 3 septembre 2003". La cour de révision a été du même avis. L'intéressé a été remis en liberté.
…/…

Ce qui est troublant, mais délicat à analyser quand on ne connaît pas le dossier écrit et que l'on n'a pas assisté aux audiences de la cour d'assises, c'est de rapprocher d'un côté les déclarations de culpabilité et les sanctions prononcées, et d'un autre côté la motivation de la décision de la commission de révision.
Celle-ci a en effet écrit, notamment, que l'adolescente était "considérée comme crédible" par les 4 experts qui l'ont examinée alors qu'étaient relevées dépression et anorexie mentale, que d'autres fois elle avait accusé des tiers d'agressions sexuelles mais sans que rien ne soit prouvé, qu'après ses nouvelles déclarations mettant le condamné hors de cause aucune confrontation n'a pu être réalisée à cause des troubles de la jeune fille, que c'est dans un hôpital qu'elle a été entendue ce qui signifie que ses troubles sont malheureusement anciens et profonds, que lors de cette audition elle a donné à certaines questions des réponses très confuses, l'expert dernièrement saisi étant réservé sur sa crédibilité.
Dans ces mêmes motifs, qui certes ne résument que succinctement l'historique de l'affaire, il n'est écrit nulle part que la dénonciation de la jeune fille contre l'accusé ait été étayée par d'autres éléments.
La tentation est donc forte de conclure que l'accusé qui niait les agressions reprochées a été condamné sur la seule affirmation d'une jeune fille perturbée, qui avait déjà accusé à tort d'autres personnes, et sans que les propos de cette dernière ne soient confortés par d'autres éléments solides (3). Alors, procès bâclé, décision aberrante ?
Ce serait sans doute aller un peu vite.
Surtout, les deux procès ont eu lieu devant la cour d'assises. Cela signifie que l'accusé a été jugé la première fois par 12 personnes, dont 9 jurés, et la seconde fois par 15 personnes dont 12 jurés (art. 296 du cpp). Les votes en faveur de la culpabilité ont, conformément à la loi, été forcément ceux d'un minimum de 8 personnes la première fois, et 10 la seconde (art 359 du cpp). Autrement dit, 18 personnes au minimum, dont une majorité des jurés à chaque fois, ont estimé, dans leur intime conviction, que les charges étaient suffisantes pour déclarer l'accusé coupable, après avoir entendu tous les arguments pour et contre, pendant plusieurs jours, notamment l'avocat de l'accusé qui a certainement souligné la fragilité de la dénonciation et, si tel est bien le cas, l'absence d'autres éléments véritablement probants, et après avoir eu tout le temps nécessaire pour en délibérer et se décider.
Alors pourquoi deux décisions successives de culpabilité si le dossier était, supposons le pour la suite de la réflexion, aussi faible au niveau des charges ? Il est encore plus délicat de répondre à cette interrogation, seules quelques pistes de réflexion pouvant être prudemment suggérées.
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15 avril 2010

Le crime d'inceste au pénal par Illel Kieser ‘l Baz

15 avril 2010
Le crime d’inceste est ignoré en Europe et plus précisément en France. Le coût social des conséquences sur les victimes est sous-estimé par le législateur qui persiste à nier la gravité des séquelles de ce fléau. Une première proposition semblait ouvrir enfin le débat. Hélas !
Dans
un article en date du 30 janvier 2009, je saluais ici l’initiative de Mme Marie-Louise Fort d’inscrire le crime d’inceste dans le code pénal français.
Après un long travail de consultations et de recueil de témoignages, la proposition de loi comportait deux avancées importantes : la reconnaissance et la définition du crime d’inceste et, surtout, la prise en compte spécifique des victimes qui passait par une politique d’information, de prévention et d’accueil.
Cette dernière disposition n’a même pas été discutée au prétexte qu’elle créait une charge publique (art. 40 de la Constitution). Sa discussion était donc rejetée. Ce qui en dit long sur la part d’initiative dont dispose le législatif.
Restait donc la définition du crime lui-même et son inscription dans le code pénal.
En lisant le procès verbal des débats de la commission des lois, certains arguments ont été avancés qui posent vraiment problème. La députée, Mme. Aurélie Filippetti, notamment, nous propose l’alambic de la résilience pour douter du bien fondé de la pénalisation de ce crime. Elle ne fut pas la seule à présenter des arguments d’une candeur confondante. En fait, non, il ne s’agit pas de candeur mais du cynisme le plus épouvantable pour ne pas avoir à soutenir, pour une fois et pour une cause fondamentale, une députée de la majorité.
Cette manière de passer outre des valeurs fondamentales pour faire valoir son camp, m’a conduit à lisser ma plume.
Ce jour à Québec, le 13 avril 2010
Illel Kieser ‘l Baz,
psychologue clinicien,
anthropologue

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Autres billets de Illel Kieser ‘l Baz,
Quelques préjugés autour de l'inceste
Enfance violée, maturité volée
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9 avril 2010

Définition de la pédophilie par Karine Tremblay

Publié le 09 avril 2010
Des agressions préméditées
Karine Tremblay*
*L'auteure est agente de liaison et de promotion du Regroupement québécois des Centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS). Elle réagit à l'opinion de Pascale Piquet, intitulée « Des pulsions incontrôlées », qui a été publiée mercredi.
La Presse
Le billet initial de Pascale Piquet : Des pulsions incontrôlées
Pascale Piquet se demande ce qui pousse un prêtre à agresser un enfant. Elle explique ce crime par des pulsions sexuelles incontrôlées chez des hommes obligés de s'enrôler dans le clergé contre leur gré et privés de sexualité normale. Cette explication est tout à fait réductrice et ne contribue pas à la responsabilisation des agresseurs.
D'abord, l'utilisation du terme « pédophilie » dans tous les cas d'agressions sexuelles contre des enfants est abusive. La définition de cette « déviance sexuelle » implique une attirance exclusive pour les enfants et une incapacité d'avoir des relations sexuelles entre adultes consentants.
Le pédophile fantasme sur des enfants, et jamais sur des adultes, hommes ou femmes. Ce n'est donc pas à défaut d'une expérience hétérosexuelle qu'un prêtre se rabat sur les petits. Au contraire, la plupart des agresseurs d'enfants ne sont pas pédophiles.
Par contre, comme le souligne Mme Piquet, ils se servent de leur position sociale pour commettre leur agression, qu'ils soient curés, médecins ou entraîneurs de hockey. C'est donc la notion de « personne en autorité » qui s'applique, tant en droit que dans notre analyse.
Ensuite, il faut détruire ce mythe selon lequel les hommes, parce qu'ils sont jeunes ou privés de sexe, ne peuvent pas se contrôler. Les pulsions sous-entendent un acte impulsif, alors que les agressions sont préméditées dans la plupart des cas.
Dans un reportage de Radio-Canada, le pédophile Camil Girard explique bien de quelle manière il s'arrange « tranquillement, pas vite » pour abuser de ses jeunes victimes et comment il les incite à garder le silence. Parce qu'il est conscient, comme la grande majorité des agresseurs d'enfants, du mal qu'il commet, ce qui exclut l'hypothèse d'une pulsion irréfléchie.
Le mythe des pulsions sexuelles incontrôlables est un dangereux raccourci pour essayer de comprendre les gestes commis par les agresseurs sexuels. Bien que « comprendre ne signifie pas excuser », comme l'écrit Mme Piquet, les pulsions deviennent trop facilement une justification pour les hommes qui abusent d'enfants vulnérables ou qui violent des femmes en faisant fi de leur refus d'avoir une relation sexuelle, soi-disant parce qu'ils en avaient trop envie.
« Les pulsions viennent avec l'homme et des pulsions, même pour un curé, ce n'est pas simple à contrôler », prétend l'auteure de la lettre. Les femmes n'auraient donc pas de pulsions ? Selon les statistiques policières, l'agresseur est de sexe masculin dans 98% des cas déclarés. L'explication des pulsions incontrôlées ramène le problème à un niveau individuel, alors qu'il s'agit d'une problématique sociale.
La violence sexuelle persiste parce que l'héritage des sociétés patriarcales, où des hommes exercent un rôle dominant sur les femmes, sur les enfants et voire même sur d'autres hommes, n'est pas disparu. Les agressions sexuelles sont des actes de pouvoir et de contrôle, et peuvent survenir dans toute relation supposant un lien de confiance ou lorsqu'une personne est en positon de pouvoir ou d'autorité. Les deux tiers des victimes sont mineures. Les agresseurs profitent de leur vulnérabilité.
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8 avril 2010

Jeudi 8 avril 2010 – Inceste : états des lieux

Bibliothèque de l'Ordre des Avocats au Palais de Justice de Paris
Ordre des Avocats à la Cour de Paris
(merci de préciser le service concerné)
11, place Dauphine
75053 Paris CEDEX 01
Tél. : 01 80 27 19 20
email : delegationgenerale@avocatparis.org

Droit de la famille
Responsable : Mme Hélène Poivey-Leclercq
Sous-commission des mineurs
Responsables : Mme Dominique Attias, Mme Cécile Marchal
Jeudi 8 avril de 17h30 à 19h30, bibliothèque de l’Ordre
Thème : « L'inceste : état des lieux »
Intervenants :
• M. Barbier Sainte-Marie, substitut du procureur de la République auprès du parquet des mineurs de Paris,
• Mme Muriel Salmona, psychiatre,
• Mme Chantal Dorval, administrateur ad’hoc,

• Mme Catherine Perelmutter, avocat à la Cour
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Ce qui se passe dans notre cerveau quand on est confronté à une grande peur – par Vincent Corbo
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7 avril 2010

Mauvais conseils aux parents pour prévenir l’inceste

Famille Chrétienne
07/04/2010
Par Bénédicte Drouin
Virginie Talmont a été victime d’un inceste à l’âge de 8 ans. Longtemps, elle en a été perturbée. Grâce à un travail psychologique et à sa foi, elle a pu se reconstruire. Aujourd’hui, elle se sent plus solide et parle librement de la prévention d’un tel drame.
Dolto a rappelé cette nécessité de poser très vite l’interdit de l’inceste. Le petit l’enfant en pleine Œdipe se pose lui-même dans une attitude incestueuse inconsciente. Je repense à la petite fille d’une amie qui a 4 ans demande à sa mère « papa, il va choisir toi ou moi ? ». Sa mère lui a très bien répondu « moi, je suis sa femme. Un papa ne peut être amoureux de sa petite fille ».
C’est Peau d’Âne qu’il nous faut relire. Il en va de même avec un grand-père, un oncle. L’enfant doit entendre qu’il ne peut se marier avec les adultes de leur famille.
La différence des âges et des sexes est fondatrice, et heureusement, elle se fait très souvent naturellement. Sinon, on est en pleine confusion psychologique et on fabrique des enfants cassés.
J’invite les parents à repérer les manipulateurs pervers. Ils sont très séducteurs, intelligents. Gardez autant que possible vos distances avec les personnes qui vous mettent dans la confusion.
Si vous vous sentez mal vis-à-vis de quelqu’un que vous ne trouvez pas net, suivez votre intuition. Soupçonnés, ils attaquent pour se défendre et retournent l’accusation subie ; en œuvrant ainsi, ils isolent leur victime.
Ensuite il y a des règles de bon sens parfois oubliées : un papa n’a pas à prendre son bain avec sa petite fille, les parents n’ont pas à circuler nus devant leurs enfants, à parler de sexualité avec des termes crus devant leurs enfants.
Je n’aime pas non plus cette mode américaine qui consiste à embrasser les enfants sur la bouche. Des attitudes justes aident les parents à être au clair avec leur sexualité.
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Des pulsions incontrôlées par Pascale Piquet

Publié le 07 avril 2010
Des pulsions incontrôlées
Pascale Piquet
L'auteure est « coach de vie » et a écrit Le syndrome de Tarzan chez Béliveau éditeur.
La Presse
Pourquoi la pédophilie vous choque-t-elle à ce point quand elle frappe dans les rangs des hommes de l'Église ? Parce qu'ils sont censés montrer l'exemple, être abstinents, protéger les enfants, vos enfants, et non les abuser, violer leur corps et souiller leur âme.
Mais qu'est-ce qui pousse un prêtre à abuser d'un enfant ? Il a peut-être été abusé lui-même, enfant, et continue la malédiction. Il a peut-être aussi été livré à l'Église non pas par la foi, mais par ses parents : quand un homme prenait la soutane, dans des temps pas si reculés que ça, c'était parce que la famille réclamait un curé dans ses rangs.
Sans avoir eu le temps d'une expérience hétérosexuelle, le jeune homme se retrouve, malgré ses pulsions naturelles, dans un environnement qu'il n'a pas choisi. D'autant que la masturbation n'a pas sa place sous la soutane : toute forme de sexe est interdite. Il n'a pas choisi, lui, cette vie abstinente et frustrante. Certains de mes clients en coaching m'ont avoué que leur mère les poussait à être curés, mais, Dieu merci, ils ont résisté !
Donc, ce jeune homme que l'on sacrifie sur l'autel de l'église n'a aucune aspiration religieuse et ne subira que les inconvénients de cette vie drastique. D'autres auront embrassé la religion par foi, mais bien incapables de maîtriser leurs envies, n'ayant pas eu le temps de connaître le corps d'une femme, se rabattront sur les petits. Parce que ceux qui ont déjà eu une expérience hétérosexuelle préfèrent les femmes: j'ai eu plusieurs clients qui étaient « enfant de curé », même une qui était fille d'un prêtre et d'une religieuse. Si ce n'était ni sacrifié par la famille, ni par foi, c'est la sécurité, l'assurance d'un toit et d'un couvert, une certaine position sociale, dont ils se sont servis pour abuser, qui ont poussé bien des hommes dans les rangs de l'Église. Les pulsions sexuelles viennent avec l'homme et des pulsions, même pour un curé, ce n'est pas simple à contrôler.
Ce que je vous explique, j'aime à le répéter, n'est pas une excuse, mais une explication : comprendre ne signifie pas excuser. Une pulsion sexuelle pousse à la reproduction. De la puberté à la trentaine, surtout chez les hommes, elle est plutôt active cette envie de sexe qui pousse vers le plaisir. Il faut la sublimer, mais l'enseigne-t-on aux curés ?
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Des billets de commentaires sur cet article
Définition de la pédophilie par Karine Tremblay

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6 avril 2010

L’Eglise catholique punie par là où elle a péché par Jean-Pierre Rosenczveig

Les droits des enfants vus par un juge des enfants
Jean-Pierre Rosenczveig
06 avril 2010

L’Eglise catholique punie par là où elle a péché (370)
« Les enfants ont droit à l’amour, mais pas à ce qu’on leur fasse ! » Cette formule lapidaire résume bien nos règles qui veulent que l’enfant, c’est-à-dire la personne de moins de 18 ans, mais encore plus la jeune personne de moins de 15 ans, soit spécialement protégé contre les adultes qui voudraient entretenir des relations sexuelles avec lui.
Certes l’enfant de plus de 15 ans peut entretenir des relations sexuelles.
On parle même un peu abusivement de majorité sexuelle. Partant de l’idée qu’il n’y a pas véritable discernement chez l’enfant de moins de 15 ans on fait de la minorité de 15 ans une circonstance aggravante : même s’il n’y a pas de violence physique au sens formel du terme la loi pose pour présomption que l’adulte a abusé du plus jeune. La relation amoureuse, mais également la relations sexuelle suppose une certaine égalité entre les partenaires, cette égalité n’existe pas avec cette différence d’âge entre un moins de 15 ans et un plus de 18 ans.
C’est une autre circonstance aggravante que de profiter de l’autorité morale sur une personne, en l’espèce un enfant pour lui imposer des relations sexuelles. La loi vise les personnes qui exercent de l’autorité sur lui, membres de la famille (le père ou le beau-père même hors mariage) sont spécialement punissables ou professionnels à qui les parents confient l’enfant (enseignants, éducateurs, prêtres, etc.).
Ceux qui les connaissant ne dénoncent pas les crimes ou délits sur personne vulnérable à l’autorité administrative ou judiciaire et, a fortiori ne prennent pas les dispositions adaptées pour en éviter le renouvèlement, engagent leur responsabilité pénale pour non assistance à personne en péril, mais encore leur responsabilité civile, voire leur responsabilité disciplinaire.
L’Eglise catholique avec retard est en train de réaliser de plein fouet que le droit canon est singulièrement déphasé par rapport au droit laïc qui s’applique à tous, y compris aux gens de robe (conf. Charles Condamines in Le Monde du 26 mars 2010).
Bien évidemment les « scandales » à répétition qui explosent sur tous les continents et à une échelle dépassant l’entendement ne doivent pas faire oublier que les violences sexuelles sont d’abord intra-familiales.
De même ne doit-on pas voir dans les seuls ecclésiastiques les prédateurs susceptibles de s’attaquer à des enfants pour assouvir leurs penchants sexuels. Il y a quelques années on a connu en France une vague de révélations de violences sexuelles commises par des enseignants avec des réactions judiciaires fermes qui ont pu choquer et susciter opprobre et honte avec quelques suicides traumatisants pour l’opinion. De même des comportements répréhensibles ont été relevés parmi les travailleurs sociaux et, d’une manière générale, dans toutes les professions, y compris la magistrature, au contact d’enfants.
L’Eglise catholique comme l’ensemble du corps social, a mis du temps pour réaliser combien les enfants réduits à être des objets sexuels avaient pu être traumatisés, certains à vie, par ce qui leur avait été imposé. Il est regrettable que l’Eglise, non seulement ne l’ait pas réalisé en même temps que le corps social, mais pourquoi pas avant, elle qui s’estime investie d’une mission à l’égard des enfants investie et se veut « éclairée ».
Il est donc choquant que prônant en permanence la compassion et l’aide à apporter à son prochain en souffrance, que se voyant confier la responsabilité d’éduquer, sinon de protéger des enfants, qu’ayant une « autorité » morale majeure sur la société civile, elle n’ait pas su faire l’effort qui s’imposait pour entendre la parole des victimes, encore enfants ou devenues adultes. Au contraire, cette parole, elle l’a trop longtemps bâillonnée, étouffée, discréditée. Elle a même abusé du crédit que lui accordaient parfois les institutions publiques convaincues qu’elle saurait réagir positivement sans enterrer les plaintes qui se faisaient jour.
Non seulement l’Eglise est coupable de violence à enfants, mais elle doit supporter une circonstance aggravante renforcée du fait de son état. Et c‘est bien ce qui est en train de se jouer. Tout cela n’a rien que de moral.
Il aura fallu des condamnations comme celle en septembre 2001 de Mgr Pican, évêque de Bayeux à 3 mois d’emprisonnement avec sursis pour non-dénonciation de crime et non assistance à personne en péril pour rappeler à la hiérarchie catholique qu’elle ne pouvait pas se refugier derrière le secret de la confession (encore appelé secret professionnel) quand elle était en vérité « l’employeur » du prêtre violeur d’enfants. Pour avoir suivi à l’époque les débats il est évident que Mgr Pican n’avait rien compris au film qui lui refusait les excuses derrière lesquelles il se retranchait pour justifier son comportement coupable. Il aurait fait appel de sa condamnation si le Vatican ne l’avait pas rappelé à l’ordre.
On se souvient aussi que Mgr Gaillot a cru de bonne foi pouvoir aider un curé québécois – M. Vadeboncoeur, cela ne s’invente pas – condamné dans son pays pour pédophilie. Notre « bon » évêque a voulu lui donner une deuxième chance en France à travers l’octroi d’une nouvelle cure. Les enfants de cette cure ont été les premières victimes de la « rechute » du curé québécois.
La vérité veut de dire que l’Education nationale il y 20 ou 30 ans ne faisait guère mieux quand elle découvrait qu’un enseignant avait fauté. Les archives sont là qui le démontrent. Très souvent, trop souvent, secret garanti et mutation discrète après un éventuel sermon.
Bref, l’Eglise catholique, comme les autres institutions a longtemps plus pensé à elle qu’aux victimes ! Vision à courte vue comme le démontre aujourd’hui le retour de flamme qui la frappe. Les victimes s’organisent comme aux USA pour se faire indemniser, et l’addition est salée, des ecclésiastiques, y compris de haut rang sont poursuivis et incarcérés sur tous les continents ; pire, les catholiques eux-mêmes sont ébranlés et doutent de leurs prêtres. Des juristes cherchent même à engager des poursuites contre le pape lui-même. Les dégâts sont énormes. Les quelques sanctions prisent en interne sont insuffisantes.
Bien évidemment au sein de l’Eglise nombreux ont été ceux qui ont compris de longue date qu’il fallait oser aborder la question de la pédophilie mais aussi celle de la sexualité des prêtres. Il ne s’agit pas de mélanger tous les problèmes. Le mariage n’empêche pas les pratiques pédophiles de certains époux. L’Eglise de France a engagé ce travail discrètement il y a une dizaine d’années. Peut être trop discrètement.
Apparemment comme nombre de hiérarques catholiques le cardinal Joseph Ratzinger a joué très longtemps la carte de l’omerta dans tous les lieux où il a exercé des responsabilités avec le souci de protéger l’institution. Plus récemment, le pape Benoit XVI a su condamner fermement ces pratiques criminelles comme aucun de ses prédécesseurs ne l’avait fait. Il faut lui en donner acte, mais cela n’efface pas le passé. Les attaques dont il est l’objet actuellement sont présentées comme injustes. Mais une institution se doit d’assumer ses pages d’écriture, y compris les moins belles. Il en va en quelque sorte la continuité de l’Eglise.
D’évidence des gestes et des paroles vont s’imposer pour cautériser les plaies encore vives. La tâche est ardue d’autant que régulièrement de nouvelles affaires éclatent qui ne datent pas d’il y a 20 ans comme si leurs auteurs n‘avaient pas ouvert un journal ou vu un journal télévisée depuis 1980.
Pour lire la suite de l'article, cliquez sur le logo du blog de Jean-Pierre Rosenczveig

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4 avril 2010

Définition de la pédophilie

Dimanche 04 avril à 11h 43 mn
Canal 95 sur la Free Box
un petit reportage sur France 24
rubrique Santé
Présente l'action de l'Ange Bleu sur le sujet de la pédophilie
Pédophilie : (attirance sexuelles figée pour les enfants prépubères) sans passage à l’acte
et sur les pulsions sexuelles sans pédophilie.

De la pédophilie à l’impuissance. Cette semaine, nous allons explorer les troubles de la sexualité. Avec l’association « L’ange Bleu », nous avons assisté à un groupe de parole inédit où pour la première fois, des hommes osent avouer l’inavouable.
Par Jennifer KNOCK
Pour voir la vidéo, cliquez sur le logo de France 24
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3 avril 2010

Dissertation sur le thème de L’Inceste par James Seven

25 février 2010
L’inceste un sujet difficile à aborder, sujet tabou qui rend mal à l’aise, il faut cependant oser en parler, briser le silence, puisqu’il reste un fléau qui existe et se pratique encore régulièrement dans le monde.
L’inceste se détermine en général parmi les abus sexuels intra-familiaux.

L’inceste du latin « incestus » qui signifie impur, désigne une relation sexuelle entre membres de la même famille (liens de sang) qui est donc soumise à une interdiction.
Cependant, selon les époques, les circonstances, les sociétés, la définition et la notion d’inceste peut varier. En France, l’inceste est déterminé par : toute atteinte sexuelle, viol, agression, commis par un parent ou un tuteur ascendant légitime naturel ou adoptif, ou toute personne exerçant une autorité de droit ou de fait sur la victime. L’inceste est ainsi pris en compte et condamné.

D’autre part, le mariage entre parents en ligne directe, frère sœur, oncle nièce, tante neveu, est interdit.
L’adoption d’un enfant né d’un inceste du père biologique est également interdite.
Très récemment aussi, le 26 janvier 2010 l’Assemblée Nationale Française a adopté définitivement une proposition de loi mentionnant l’inceste sur les mineurs, jusqu’alors considéré parmi les délits sexuels.

En grande majorité dans le monde, le mariage entre ascendant et descendants, est interdit, il l’est aussi du point de vue des différentes religions , l’Islam précise juste une autorisation pour le mariage entre cousins. Au niveau historique, la bible montre l’inceste pour sauvegarder une lignée vouée à l’extinction…
Si d’une manière générale et selon l’histoire de l’humanité, dans toutes les communautés culturelles diverses, l’inceste est puni, les relations incestueuses existaient de façon courante à l’époque de la mythologie gréco-romaine et de l’Egypte antique.
L’inceste, de nos jours, est considéré comme un crime psychique. Il a de lourdes conséquences psychologiques sur les victimes mais aussi sur les agresseurs. Les traumatismes s’évaluent très souvent ensuite à des troubles psycho-affectifs et des troubles psycho-sexuel.

D’après les psychologues, l’inceste parental demeure le plus traumatisant. C’est celui qui engendre le plus de déséquilibres psychologique, corporel (sexuel) spirituel … Tous ces phénomènes procurent évidemment un mal de vivre intense. Les suicides font souvent suite à l’inceste. Certaines victimes font face, guérissent, grâce à des thérapies, ou à une force de détermination poussée. Elles arrivent à retrouver petit-à-petit un épanouissement et une volonté de continuer de vivre. Il est bien évident que l’inceste procure de profondes blessures longues à cicatriser et que pour la guérison le chemin n’est jamais gagné d’avance…
Pour lire la suite de cette étude, cliquez sur le logo de Dissertation.com

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1 avril 2010

5/ Docteur Aldo Naouri, vous êtes dangereusement irresponsable

Un inceste sans passage à l'acte : la relation mère-enfant
par Aldo Naouri
Page 115

L'Œdipe, ce n'est pas en effet ce que laissent croire nombre de discours. Ce n'est pas une histoire de petit garçon qui veut se marier avec sa mère et qui y renonce magiquement parce que son père l'en aurait dissuadé.
Ce n'est pas une histoire de petite fille qui découvre son envie de supplanter sa mère et qui rentre spontanément dans le rang parce qu'elle a découvert les sortilèges de l'identification.
L'Œdipe, c'est avant tout la conséquence de cette propension incestueuse qui revêt les atours d'une histoire d'amour infiniment tragique et dont nul ne se remet jamais tout à fait. L'objet d'amour, pour le petit garçon comme pour la petite fille, c'est cette mère toute-puissante, toute dévouée et elle seule.
Que l'un et l'autre puissent rencontrer un jour la métaphore paternelle, et s'adapter à son incontournable réalité, ils n'en passent pas moins le reste de leur vie à en espérer la disparition. Quant au père, fût-il admirablement doué pour la chose, il ne peut rien faire, à lui seul, pour sortir ses enfants de ce douloureux débat.
Comme dans toute histoire d'amour, c'est à l'objet d'amour et à lui seul, de trancher dans le vif. Autrement dit, c'est à la mère de nettement signifier, à son fils, comme à sa fille, qu'elle a d'autres horizons qu'eux et qu'en particulier, en guise d'objet d'amour, elle a leur père – ce qui a pour mérite de mettre ce père à une place salvatrice pour tout le monde.
…/…
On conçoit que cette condition première requière de la mère, avant toute chose, le renoncement total et délibéré à sa propension incestueuse et pas seulement sa mise en sommeil. Ce qui survient, il faut le dire, de plus en plus rarement de nos jours.
Voilà pourquoi j'ai voulu insister sur les phénomènes biologiques. Ils aident à mieux comprendre la manière dont la relation mère-enfant est agencée par les effets traçants du séjour de chaque individu dans le ventre maternel. Sans rentrer dans les détails, il n'est pas difficile de concevoir que les perceptions du petit âge prennent pour tout sujet, comme je l'ai déjà laissé entendre, valeur d'une vérité difficile à remettre en question.
Une petite fille, satisfaite par sa mère à en être étouffée, agira plus tard de la même manière avec ses propres enfants. Un petit garçon, élevé dans les mêmes conditions, concevra plus tard sans en être heurté un comportement de la mère de ses enfants qui lui rappellera celui de sa propre mère. Quand elles se fixent et qu'elles parviennent à se reproduire à l'identique, ces attitudes finissent au fil des générations par faire glisser imperceptiblement de la propension incestueuse à l'acte incestueux lui-même.
J'en veux pour preuve la fréquence de la complicité des mères dans les incestes du premier type, la non-rareté des incestes homosexuels mère-fille et enfin ces paroles d'un père, jusque-là exemplaire et qui après la naissance de son second enfant, un garçon, s'était livré à des attouchements sur sa fille : « J'sais pas ce qui m'a pris… J'ai cru que ma femme pourrait m'aimer comme j'voulais qu'on m'aime… J'lui ai demandé… J'ai attendu ... Elle l'a pas fait... Maintenant, elle a le petit qui va tout prendre... J'ai pas trouvé auprès d'elle… J'ai pas trouvé… J'sais pas ce qui m'a pris… Il a fallu que j'sois fou pour penser que peut-être ma fille ... »

…/…
Page 125

Mais j'irai plus loin encore en ajoutant, qu'à mon sens, le point de départ d'une histoire qui aboutit à un inceste est toujours, et quoi qu'il puisse en paraître, maternel. Autrement dit, un père qui commet l'inceste sur sa fille ne fait que déplacer sur elle l'invitation à l'inceste que lui aura fait plus ou moins ouvertement sa mère (il deviendrait inces-tueur de sa fille pour se venger de sa mère inces-tueuse ?). Ce qui laisse entendre que l'interdit, que son père aura dû en principe lui signifier, n'a pas été suffisamment intériorisé en raison du fait que ce même père avait probablement été désavoué par sa compagne et qu'il aura subi sans rechigner ce désaveu pour avoir eu lui-même une mère à teinture incestueuse et un père pas très net à cet égard, etc. C'est pourquoi j'ai dit tout à l'heure que les glissements successifs au fil des générations finissaient toujours par entrainer tôt ou tard des passages à l'acte. C'est pourquoi aussi j'ai tenu à relever l'importance de la fonction vicariante du corps social.

Je conclurai enfin en faisant remarquer que si le débat autour de l'inceste ne concernait que la famille, les mécanismes de la reproduction ou les modalités d'élevage des enfants, ce ne serait que demi-mal et je serais prêt à reconnaître que je n'ai prononcé qu'un plaidoyer pro domo. Mais ce problème dépasse, hélas et de loin, ces seuls secteurs. Puisque l'abrasion généralisée des différences qu'il promeut altère notre entendement et menace de la façon la plus insidieuse l'organisation de nos sociétés.

Mais, comment faire pour restaurer, aujourd'hui, ces indispensables différences, sans dénoncer au préalable la fascination exercée par l'effet de miroir et par l'image de l'identique ?

Voilà une question difficile. J'avoue n'y avoir pas même trouvé un début de réponse.

Quelqu'un en a-t-il ?
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Commentaire de l'Auteure obligatoirement Anonyme, parce qu'elle, quand elle a dénoncé, on lui a dit "tais-toi".
Bien sûr, on va les plaindre les pauvres garçons qui deviennent des adultes irresponsables à cause de leur mère qui elle est responsable. On peut y ajouter un peu de résilience pour les "victimes des agresseurs" avec votre collègue Boris Cyrulnik et on a des hommes infantiles à aider tandis que les femmes sont responsables et doivent s'en sortir toutes seules par la résilience qui est de mise dans notre société.
Et l'enfant incesté, comment se venge t-il du parent incestueur ?
Les dérives dues à ce genre de développement :
Acquitté après avoir violé sa fille de 4 ans pour cause de "sexomnie"
Vous êtes bien aidé par le docteur Massardier qui fait par ailleurs un travail remarquable. Il n'est pas dangereux, lui, les hommes sur lesquels il fait ses études sont en prison.
Pères incestueux par le docteur Luc Messardier de Questions d'inceste

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Autres billets sur le livre De l'inceste par Françoise Héritier, Boris Cyrulnik et Aldo Naouri, Domnique Vrignaud & Margarita Xanthalou
1/ De l'inceste par Françoise Héritier, Boris Cyrulnik et Aldo Naouri
3/ Définition de l'inceste par Aldo Naouri dans De l'inceste
4/ Françoise Héritier et le principe de non-cumul de l’identique
6/ Inceste pas nommer par le législateur par Dominique Vrignaud dans De L'inceste
Autres billets par Françoise Héritier
De l'inceste par Françoise Héritier, Boris Cyrulnik et Aldo Naouri


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