« Si un individu s’expose avec sincérité, tout le monde, plus ou moins, se trouve mis en jeu. Impossible de faire la lumière sur sa vie sans éclairer, ici ou là, celles des autres »
Simone de Beauvoir – La force de l’âge
« L’information est le seul bien qu’on puisse donner à quelqu’un sans s'en déposséder. »
Thomas Jefferson,
l’un des rédacteurs de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis,

De l'esprit des lois (1748)

Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires.
Charles de Secondat, baron de Montesquieu

22 juillet 2011

2/ "A True Child of Trauma" - Sarah Haley: 1939-1989 by Chaim F. Shatan

Journal of Traumatic Stress, Vol. 3, No. 3, 1990
"A True Child of Trauma" - Sarah Haley: 1939-1989

Chaim F. Shatan

At the Tufts University memorial for Sarah Haley (October 7, 1989), 
ail types of people whose lives she had touched were present: her brothers, 
sisters-in-Iaw, niece, and nephew; friends; V.A. clinicians; her psychiatrist; 
comrades from the Vietnam veterans movement; colleagues from the Society for Traumatic Stress Studies. Most poignant was the presence of veterans 
from three wars which spanned her lifetime.
A black Vietnam veteran spoke about the difference she had made in 
his life by never giving up on him - even though, for her, there was no financial gain. A veteran of the Korean and Vietnam wars told us how she had 
saved his life when the memory of his atrocities made him suicidal. He said 
that she gave up on no one, and that her dedication was much deeper than 
just doing a job. He added that he would go anywhere and promote any 
cause that furthered the work set in motion by Sarah Haley. A veteran, badly scarred by burns suffered in World War II, moved us by his quiet yet in- 
tense account of her profound grasp of his suffering. "We are her living 
memorial," he concluded. Her brother Tom spoke about those aspects of 
her life that were most personal, rendering meaningful her passage from the 
beginning of her life to the Sarah Haley we knew, respected, and loved. After hearing Tom talk, Erwin Parson said: "Sarah was a true child of trauma."
Fifteen years earlier, Nick Egleson reporter for the Village Voice of 
New York) called me and asked if l'd ever heard of Sarah Haley'. 1 said that 
1 hadn't. He said: "You ought to read her paper 'When the Patient Reports 
Atrocities.' She's been working with Vietnam veterans since 1969 and 1 just 
spent an hour and a half on the phone with her."
I got her paper from the New York Academy of Medicine. It let loose 
in me an instinctive flood of startled recognition. 1 contacted her at once 
because 1 felt grateful and nourished by its rich draught of life. Her work 
seemed absolutely natural and inevitable. Here was someone else, sort of 
like you, saying things about pain and sorrow; about death, fear, and darkness; about helpfulness and hope, that meant something. I invited her to take part in a round table on "War Babies" at the 1975 meeting of the American 
'Orthopsychiatric Association in Washington. She had already noticed the 
impact of homecoming Vietnam veterans on their wives and children. At the 
round table, she presented a paper entitled "Guerrilla Warfare and the Magic Years." Little did I know, then, from what deep wellsprings of personal 
experience as a war baby she spoke. It was no wonder that her projected 
book of Vietnam veteran cases was dedicated to her father, Joseph Dennis Haley. As a World War II veteran, he had not only caused her pain, but 
taught her a great deal about the relationship between the Veterans Administration and war veterans.
Pour lire la suite de l'article, consulter le Journal of Traumatic Stress, Vol. 3, No. 3, 1990
_________________________
Autres billets dédiés à Sarah Haley
1/ Hommage à Sarah Haley an incest victim involved in the acceptance of PTSD
Rendez-vous sur Hellocoton !

20 juillet 2011

Existe-t-il des caractéristiques cliniques et psychopathologiques des adultes auteurs d’agressions sexuelles intra-familiales ? – Dr. Darves-Bornoz

10 décembre 2001
Dr. Jean-Michel Darves-Bornoz
Docteur ès Sciences, hdr, Psychiatre des hôpitaux à Tours, Clinique Psychiatrique Universitaire (CHU) & EA 3248
Psychobiologie des émotions (Université François-Rabelais)

La question qui est posée ici n’a suscité que peu de recherches. En outre, l’absence d’utilisation des méthodologies modernes de recherche clinique et épidémiologique jette le doute sur la validité des découvertes.
Ce manque préoccupant est en soi un élément scientifique à verser au débat. En effet, problème de santé majeur, l’abus sexuel d’enfants ne peut trouver de réponse dans la seule répression mais dans une approche préventive diversifiée où le débat de société suivi de ses décisions éducatives et la théorisation psychiatrique accompagnée de ses prescriptions psychiques sont décisifs.

Ce texte trouve la justification de sa démarche dans l’opinion que les auteurs d’agression sexuelle intra-familiale ne forment pas un groupe clinique spécifique, et que pris dans leur ensemble, les traumatismes interindividuels – émotionnels et physiques aussi bien que sexuels – apparaissent comme un facteur de risque de délinquance sexuelle surtout chez les hommes.
Dès lors, la référence au champ du trauma sert la prévention en ce domaine, en particulier pour saisir au moment opportun chez les victimes la genèse d’identifications aliénantes, en particulier d’identifications à l’agresseur.

Histoire
Le problème de santé posé par les violences sexuelles est connu dans notre pays depuis un siècle et demi. Dès cette époque, il y a marqué la psychiatrie clinique et la psychotraumatologie naissantes. En attestent les anciennes observations d’Hystérie (Briquet 1859), d’Hystérie traumatique (Charcot 1870/1889) et de Dissociation hystérique (Janet 1904) qui ouvrirent la voie à la Neurotica de Freud. Cette théorie freudienne place l’étiologie des hystéries dissociatives dans la survenue d’un traumatisme (Freud & Breuer 1892). Dans un texte qu’il écrivit directement en français, Freud affirme : « expérience de passivité sexuelle avant la puberté : telle est donc l'étiologie spécifique de l'hystérie" (Freud 1896).
Ce savoir s’étendait en cette fin du dix-neuvième siècle bien au-delà des seuls spécialistes de la psychopathologie. En 1860, Tardieu avait publié dans une revue scientifique un article intitulé "Etude médico-légale sur les sévices et mauvais traitements exercés sur des enfants" (Tardieu 1860). Tardieu était professeur de médecine légale à l'Université de Paris, doyen de la Faculté de médecine de Paris et président de l'Académie de médecine. Son livre "Etude médico-légale sur les attentats aux mœurs", diffusé dès 1857, relatait l’expertise de 616 cas dont 339 étaient des viols ou des tentatives de viol sur des enfants de moins de onze ans.
Lors de son séjour à Paris en 1889 et 1890, Freud venu de Vienne pour apprendre de Charcot, suivit aussi des enseignements du successeur de Tardieu, le professeur Brouardel, médecin spécialisé dans le viol d'enfant. Brouardel était connu pour ses conférences à ce propos, et son ouvrage "Les attentats aux mœurs" fut édité dans une collection de cours de médecine légale de la Faculté de Médecine de Paris après sa mort (Brouardel 1909).
L’existence de maltraitances sévères avait donc été portée à la connaissance du corps médical et des élites de la société française. Pourtant, peu à peu, ces avis d’experts furent disqualifiés de manière « passive agressive » dans une mise en cause de la véracité des allégations ou dans la promotion de la notion de « pithiatisme ». S’est instaurée alors pour les rescapés d’abus sexuels une période de déni de leur souffrance qui a duré un siècle et dont nous avons encore du ma
l à sortir en France.

Pour lire la suite de l'article, cliquez sur le logo de psydoc-France

Rendez-vous sur Hellocoton !

18 juillet 2011

Le conseil fédéral suisse veut dépénaliser l'inceste !!!

publié par lorelei avalon
17/07/2011
Les Femmes UDC se battent contre la levée de l'interdiction de l'inceste
Le Conseil entend supprimer l'interdiction de l'inceste dans l'art. 213 CPS.
Il l'annonce dans sa procédure de consultation sur l'harmonisation des peines. Les rapports sexuels pratiqués d'un commun accord frères et sœurs ainsi qu'entre un parent et son enfant ne seraient ainsi plus punissables. Le Conseil fédéral motive cette proposition par le faible nombre de cas dénoncés ainsi que par le fait que des personnes consanguines, qui appartiennent génétiquement à des groupes à risques en termes de maladies héréditaires, ont également le droit de procréer.

Pour les femmes UDC, le raisonnement du Conseil fédéral est inacceptable et traduit une attitude inhumaine. L'inceste n'est accepté chez nous ni socialement, ni culturellement. Bien au contraire, cet acte est banni de notre société. Les couches de la société, qui l'ont pratiqué activement, se sont elles-mêmes éliminées à court ou à moyen terme.
L'interdiction de l'inceste dans le Code pénal a un effet préventif. La lever, c'est donner un faux signal. Les enfants sont toujours dans une situation de dépendance par rapport à leurs parents. Entre frères et sœurs, le besoin d'exercer son pouvoir peut s'ajouter à la dépendance. On ne saurait donc dans ces conditions parler d'actes sexuels pratiqués d'un commun accord entre adultes consanguins.
Voilà des raisons suffisantes, aux yeux des Femmes UDC, pour maintenir l'interdiction de l'inceste dans le Code pénal.
Pour lire la suite du billet, cliquez sur le logo du Post
Rendez-vous sur Hellocoton !

Définition du terme inceste selon le dictionnaire Suisse de politique sociale

par Paola Riva Gapany
L'origine du terme inceste résulte de la combinaison des mots latins
incestum (sacrilège),
incestus (souillé, impur, non chaste) et
castus (conforme aux règles et aux rites).
Il serait apparu dans les écrits religieux vers 1350 et qualifie les relations sexuelles entre proches parents ou alliés, dont le mariage est prohibé par la loi. L'inceste a toujours provoqué la répulsion et la désapprobation des sociétés, même si l'inceste dynastique a été toléré voir encouragé, afin de préserver l'intégrité d'une famille (par exemple les Ptolémées de l'ancienne Egypte ou la famille royale incasique).
Le concept de l'inceste varie selon les cultures et les sociétés : inceste par le mariage, inceste par les liens du sang, inceste par la parenté à un certain degré.
Certaines cultures non-occidentales ne possèdent pas pour qualifier l'inceste d'un terme correspondant au nôtre ;
les chinois parlent de confusion dans les relations ou de désordre ;
les indonésiens de répugnant.
Certaines sociétés n'ont même pas de terme pour le décrire, tant le phénomène de l'inceste leur apparaît comme inconcevable.
Les conséquences de l'inceste sur les enfants entraînent des troubles relationnels et du comportement, et un fort sentiment de culpabilité car l'enfant participe contre son gré à des activités sexuelles qu'il n'est pas en mesure de comprendre, qui sont inappropriées à son âge ainsi qu'à son développement psychosexuel et qui transgresse les tabous sociaux.
Il s'agit donc d'une agression sexuelle intra-familiale qui peut être intranucléaire (perpétrée entre ascendants directs) ou extra nucléaire (dans une famille élargie, oncle et nièce, beau-père et belle-fille).
L'article 213 du Code pénal suisse définit l'inceste comme un acte sexuel entre ascendants et descendants, ou entre frères et sœurs germains, consanguins ou utérins. L'inceste en droit suisse est un délit contre la famille, non pas contre l'intégrité sexuelle, et sa répression vise entre autre à protéger les générations futures des dangers de la consanguinité ainsi que l'ordre moral et social.

Références : C. Cloarec, Du père incestueux à l'hebephile, Université de Bretagne Occidentale, Brest 1999/2000. – Code Pénal Suisse
Rendez-vous sur Hellocoton !

16 juillet 2011

3/ Niki de Saint Phalle : Ce même été, mon père – il avait 35 ans, glissa sa main dans ma culotte

Ce même été, mon père – il avait 35 ans, glissa sa main dans ma culotte comme ces hommes infâmes dans les cinémas qui guettent les petites filles.
J’avais onze ans et j’avais l’air d’en avoir treize. Un après-midi mon père voulut chercher sa canne à pêche qui se trouvait dans une petite hutte de bois où l’on gardait les outils du jardin.
Je l’accompagnais… Subitement les mains de mon père commencèrent à explorer mon corps d’une manière tout à fait nouvelle pour moi.

Honte, plaisir, angoisse, et peur, me serraient la poitrine.
Mon père me dit : « Ne bouge pas ». J’obéis comme une automate. Puis avec violence et coups de pied, je me dégageais de lui et courrus jusqu’à l’épuisement dans le champ d’herbe coupée. Il y eut plusieurs scènes de ce genre ce même été. Mon père avait sur moi le terrible pouvoir de l’adulte sur l’enfant. J’avais beau me débattre il était plus fort que moi…
Mon amour pour lui se tourna en mépris.
Il avait brisé en moi la confiance en l’être humain. Que cherchait-il ? Là aussi, ce n’est pas simple. Le plaisir, il pouvait le trouver ailleurs. Non ! c’est l’interdit et la tentation du pouvoir absolu sur un autre être qui exerçait une fascination vertigineuse sur lui.
Ainsi écrit dans le texte
________________________

Autres billets sur Niki de Saint-Phalle
2/ Mon secret de Niki de Saint-Phalle réédité
4/ Autoportrait
5/ L'interdit
6/ Forme de pardon par Niki de Saint-Phalle
7/ Les traces du viol dans l'œuvre de Niki de Saint-Phalle Par Rennie Yotova
8/ Niki de Saint-Phalle, témoigner pour prévenir par Questions d’inceste
Rendez-vous sur Hellocoton !

15 juillet 2011

L'heure du bain a sonné ! – questionnement sur la mère – sur le blog : Mon enfance meurtrie

15 juillet 2011
A ce jour, je me demande pourquoi elle trouvait cela normal. je veux dire par là, pourquoi elle ne me surveillait pas et trouvait naturel que mon beau-père me touche, et ce, jusqu'à mes treize ans révolus ?
Comment ne pas se douter surtout si la porte est fermée ?
Il n'y a qu'une réponse qui me vient à l'esprit quand j'écris cela, elle le savait qu'il me touchait et cela devait lui convenir. Fermer les yeux afin de pouvoir continuer sa vie sans se soucier d'une bonne à rien qu'elle n'avait jamais voulu. Je n'étais qu'un boulet à ses yeux. De me dire que celle qui m'a fait naître n'éprouvait aucun sentiment à mon égard, me déchirait le cœur. Je n'étais pas un cadeau du ciel. Afin d'être punie elle m'a donné à ce montre pour avoir la paix et de pouvoir continuer à vivre comme si de rien n'était, tranquillement.
Je sursautais quand je le vis pénétrer dans ma chambre pour me tirer de force par mes cheveux châtains longs afin de m'emmener dans la salle de bains.

Il m'ordonna de me déshabiller. Un nuage de terreur emplit tout mon corps. Une fois de plus, je me retrouve seule avec lui et je ne suis point rassurée. Il me fusille de son regard noir qui me donne la chair de poule. Je prie tout en espérant un miracle mais il ne se passe rien. Je recommence tout en obéissant à mon tortionnaire. Je suis tétanisée. Transie de froid, tremblante, j'ôte mes vêtements que je pose délicatement dans le panier à linge. Je n'ai qu'une envie : HURLER ! Oui, crier de toutes mes forces : "AU SECOURS !". Aucun son ne peut sortir de ma bouche. J'ai la gorge nouée, serrée : "Seigneur, si tu m'entends viens à mon aide. Je t'en conjure, je ferais tout ce que tu veux mais pas ça ! Empêche-le de me toucher". D'un coup, je l'entends me dire :
Tu vas te dégrouiller, oui ? Je n'ai pas que ça à faire, sale gosse. Je dois m'occuper de tout dans cette baraque !
Pour lire le témoignage et sa suite, cliquez sur le logo de Mon enfance meurtrie
Rendez-vous sur Hellocoton !

12 juillet 2011

Une QPC à propos de la définition de l'inceste dans le code pénal par Michel Huyette

Mardi 12 juillet 2011
Comme nous l'avions signalé sur ce blog (lire ici), le Parlement est intervenu par une loi de février 2010 pour ajouter dans le code pénal, après la définition du viol, un article 222-31-1 du code pénal spécifique à l'inceste (texte ici), qui est rédigé ainsi :

"Les viols et les agressions sexuelles sont qualifiés d'incestueux lorsqu'ils sont commis au sein de la famille sur la personne d'un mineur par un ascendant, un frère, une sœur ou par toute autre personne, y compris s'il s'agit d'un concubin d'un membre de la famille, ayant sur la victime une autorité de droit ou de fait".

Comme cela a déjà été souligné dans le précédent article auquel il est renvoyé, la définition retenue dans cet article va bien au-delà de la définition juridique habituelle de l'inceste.

Mais en plus, et c'est ce qui nous intéresse aujourd'hui, le nouvel article 222-31-1 ne fixe pas les limites de la notion de "famille", puisqu'il mentionne un vaste "toute autre personne" ayant sur le mineur une autorité de droit ou de fait.

Mais de qui est composée une "famille" ? On constate en se plongeant dans les dictionnaires que la plupart d'entre eux en proposent plusieurs définitions, de la plus restrictive à la plus large. Il ne semble pas exister une unique définition de la famille pouvant servir de repère fiable aux lecteurs du texte.

La "famille" visée à cet article comprend au moins les parents et les grands-parents, qui sont les "ascendants", ainsi que la fratrie que forment les frères et sœurs. Il faut donc aller chercher au-delà de ce premier cercle qui sont les "autres personnes".

La "famille" au sens de 222-31-1 comprend probablement les oncles et les tantes qui sont les plus proches du premier cercle, ainsi que les neveux et les nièces.

Mais la "famille" est-elle plus large que cela ? Les cousins issus de germain (les descendants des cousins) en font-ils partie ? Et les frères et sœurs des grands-parents, sont-ils dedans ? Et la fratrie des oncles et des tantes ?

Et d'autres plus éloignés encore, avec qui les parents peuvent avoir des relations amicales même s'ils ne sont pas dans le premier cercle généalogique, et à qui il peut arriver qu'ils confient ponctuellement l'un de leurs enfants ?
Pour lire la suite de l'article, cliquez sur le logo de Paroles de Juges
___________________
Autres billets concernant la jurisprudence judiciaire du 22 juin 2011
22 juin 2011 – Jurisprudence judiciaire sur la loi de février 2010 sur l'inceste
17 février 2012 – QPC – Définition du délit d'atteintes sexuelles incestueuses
Rendez-vous sur Hellocoton !

Procès Lavier : Que devient Aurore, victime d' Outreau rétractée, mise en garde à vue mais pas en examen… par M.-C. Gryson

12 juillet 2011
L'affaire Lavier n'a pas été jugée ce jeudi 7 juillet au Tribunal de Boulogne sur mer pour des raisons procédurales : une question de constitution prioritaire (QCP) déposée par la défense au sujet de la garde à vue du couple. L'examen préalable de cette question avant l'examen du fond entraîne un délai supplémentaire et l'audience est reportée au 26 Janvier 2011.

Une cassette vidéo a justifié, selon le Parquet de Boulogne sur mer, les poursuites pénales pour « Corruptions de mineurs » en plus de celle de « Maltraitances habituelles sur mineurs » déclenchées par la fugue et les plaintes de deux enfants Lavier. Cette cassette vraisemblablement très compromettante, n'a donc pas été visionnée comme prévu par les journalistes venus en grand nombre. Qu'elle puisse un jour être visionnée par la presse... c'est peu probable. Il s'agit de la cassette vidéo dans laquelle figure Aurore 18 ans, ex-enfant reconnue victime à Outreau, qui a été mise en garde à vue avec ses proches, mais non mise en examen, car mineure au moment des faits. Elle fait partie des 5 personnes proches du couple Lavier qui tous ensemble simulent des actes sexuels en présence de deux enfants.

Aurore est retournée vivre chez Franck Lavier son Beau-Père et Sandrine sa mère, acquittés en appel à Paris après avoir été condamnés pour viol et corruption de mineurs en première instance aux assises de Saint Omer en 2004. Sa cadette en revanche, a toujours maintenu ses accusations à l'égard de sa famille – entre autres – et elle est restée en famille d'accueil.

Aurore, que je dénomme Aurélie dans mon ouvrage « Outreau la vérité abusée »
http://www.hugoetcie.fr/Tous-les-livres/Documents/Outreau-La-verite-abusee
a été - rappelons-le - au centre d'une véritable mystification de l'opinion lors du procès de Saint Omer. Je décris cet épisode dans le chapitre intitulé « l'imposture de la virginité d'Aurélie » Le fait qu'elle soit vierge alors qu'elle dénonçait des viols a permis à la Défense d'emporter la conviction médiatique sur les soit-disant mensonges des enfants d'Outreau. Les sodomies et les fellations ont disparu de la nomenclature de ce qui est reconnu comme étant des viols. Les magistrats et les jurés ne l'avaient pas oubliée toutefois et Aurore âgée alors de 11 et 12 ans – et qui avait maintenu ses accusations durant les deux procès – a été déclarée victime de viols, agressions sexuelles et corruption de mineurs tout comme onze enfants d'Outreau. Malheureusement, le Président du Conseil Général du Pas de Calais, représentant légal des enfants, n'ayant pas voulu communiquer sur le verdict, l'emballement médiatique que l'on connaît a laminé la vérité judiciaire des enfants pour ne retenir que celle des adultes.

Dès lors, il a été ancré dans l'opinion ce que j'appelle dans mon ouvrage la storytelling « les enfants carencés peuvent inventer des agressions sexuelles », storytelling au service d'une synergie d'intérêts médiatico-politiques pour les plus avouables.
_______________________________

La question qui se pose est la suivante : qu'a t-il pu se passer pour qu'Aurore se rétracte, allant jusqu'à nier son statut de victime ?

Précisons d'emblée que les allégations et les rétractations des adultes dans le domaine des agressions sexuelles ne peuvent en rien être comparées à celle des enfants et des adolescents. Le psychisme de ces derniers est en cours de développement, l'appréhension de l'impact du traumatisme sexuel ne peut relever uniquement du simple bon sens qui est pourtant si souvent bienvenu en psychologie.

C'est à la lumière de dizaines d'années de recul et des centaines d'études au long cours de victimes avérées, que la victimologie a pu mettre au point des protocoles d'investigation élaborés scientifiquement complétés et enrichis par les études cliniques et l'expérience personnelle.

Le cas d'Aurore, est celui d'une enfant d'Outreau reconnue victime judiciairement et qui, devenue adolescente, se rétracte dans un contexte très particulier. Elle avait maintenu ses accusations de viols durant les deux procès d'Outreau – elle avait 11 et 12 ans, il faut encore le rappeler. Les trois experts qui l'avaient examinée – dont moi-même – avions accrédité ses dires et objectivé la réalité d'indices liés aux agressions sexuelles tout comme le rapport de l'IGAS.

Pour lire la suite de l'article, cliquez sur le logo de Médiapart
_____________________
Autres billets sur le couple Lavier
4 mars 2011 – Outreau : non-lieu confirmé dans l'enquête sur la mort de François Mourmand
2 mars 2011 – Deux acquittés d'Outreau en garde à vue
"Outreau ne peut pas justifier des maltraitances" par Gérard Lopez
1er mars 2011 – Les époux Lavier, deux des acquittés d'Outreau, placés en garde à vue par Pascale Robert-Diard
10 mai 2011 – C'est dans l'air : Outreau c'est reparti
Outreau : Franck Lavier attaqué par l'intermédiaire de Facebook qui accuse Chérif Badaoui

Outreau – Procès du clan Lavier le 26 janvier 2012
26 janvier 2012 – Procès Lavier – Outreau
________________________
Autres billets de Jacques Thomet sur l'affaire Lavier
4/ Outreau : 2 des acquittés sont en garde à vue – maltraitances sur deux de leurs enfants de 10 et 11 ans qui leur ont été retirés
___________________
Autres billets sur les acquittés

Indemnisation des acquittés d'Outreau
Les Lavier, indemnisés d'Outreau, un couple sans le sou
Franck & Sandrine Lavier : « Pas assez dit, ou trop ! » par Caprouille
Les avocats du couple Lavier espèrent faire annuler le procès de jeudi 26 janvier 2012
26 janvier 2012 – Les fantômes d'Outreau bougent encore
26 janvier 2012 – Outreau : Les époux Lavier de nouveau devant la justice
Outreau : dix mois de prison avec sursis requis contre les époux Lavier
17/ Outreau : 18 et 8 mois de prison avec sursis pour 2 des acquittés + Franck Lavier et Hélène Bernard
Outreau et ses conséquences tragiques : déni récompensé des coupables, réquisitoire ridicule !
Zone interdite spécial "Outreau" : l'intox du dimanche soir par Frédéric Valandre
Pas d'impunité, même pour les acquittés d'Outreau
——————————
Autres billet sur l'affaire d'Outreau
7/11/2011 – Affaire Outreau : Myriam Badaoui a été libérée Par Jean-Michel Décugis, Adriana Panatta et Aziz Zemouri

Rendez-vous sur Hellocoton !

9 juillet 2011

La nausée… à propos de l'affaire DSK et des victimes de viols par la Docteure Muriel Salmona

4 juillet 2011
La nausée… En entendant à nouveau un concert de propos sexistes et indécents… et la mise en cause de Nafissatou Diallo en France et aux Etats-Unis.
L'espace de quelques semaines, on a pu, j'ai pu y croire… un petit peu… passé le choc de la vague de propos sexistes et la déferlante des pires stéréotypes sur le viol, les femmes et la sexualité (cf le communiqué de l'association : http://stopauxviolences.blogspot.com/2011/05/communique-de-lassociation-memoire.html), rassérénée par la levée de boucliers et la dénonciation des féministes en retour, j'ai pu croire qu'aux États-Unis les femmes se plaignant d'avoir subi un viol étaient plus protégées qu'en France et qu'elles avaient accès à une justice plus éclairée et à une présomption de véracité.

Mais las… En quelques jours tout s'écroule et j'assiste médusée à un scénario bien trop connu par toutes celles et ceux qui accompagnent les victimes de viol à longueur d'années : alors que Dominique Strauss Kahn, même s'il vient d'être libéré sur parole et s'il bénéficie de la présomption d'innocence, reste à ce jour toujours inculpé de crimes sexuels, la plaignante se retrouve elle, en position d'accusée, bien qu'elle maintienne son témoignage concernant le viol qu'elle dit avoir subi, son procès se met en place, et ce n'est pas la défense qui le fait (ce qui fait partie des droits de la défense si cela reste dans les limites de la décence et du respect de la dignité de la plaignante) mais le procureur, à charge et à charge… Avec les mêmes arguments entendus à longueur d'enquêtes de police et de procédures judiciaires mettant en cause la crédibilité de la plaignante, ses mensonges passés et présents même s'ils n'ont pas de rapport direct avec l'agression relatée, ses incohérences dans sa version des faits, ses comportements, sa "mauvaise vie", sa vénalité… et la plupart des médias et des commentateurs de relayer de façon indigne…
Ce scénario, avec le revirement soudain de la police et du procureur qui s'acharnent alors sur la plaignante, j'en ai maintes et maintes fois été témoin avec mes patientes victimes de viol que je suis en tant que psychiatre spécialisé en psychotraumatologie et en victimologie. Tout commence pas trop mal lors du dépôt de plainte et des premières auditions (avec malgré tout beaucoup de dysfonctionnements), le viol rapporté par la plaignante semble pris en compte par les enquêteurs, et soudain tout bascule sur un ou plusieurs détails, considérés comme des "mensonges" mettant en cause totalement sa crédibilité : la plaignante lors de la déposition a omis de dire qu'elle avait consommé du cannabis ou de la cocaïne ce qui apparait sur la prise de sang ; la plaignante a omis de révéler certains faits de son passé ; la plaignante n'avait pas fait part lors des auditions de certains échanges internet ou téléphonique avec celui qu'elle désigne comme son agresseur ; la plaignante a mal identifié le lieux du viol ou a décrit une chronologie des faits, un agencement des lieux, un trajet qui s'avèrent inexacts, incohérents ou pas assez précis ; la plaignante a oublié des pans entiers de son emploi du temps le jour de l'agression… Elle est alors maltraitée, accusée de mensonges et la procédure aboutit à un classement sans suite ou à un non-lieu…. Elle peut être accusée de dénonciation mensongère et être mise en garde à vue et malmenée comme cela vient d'arriver à une jeune patiente de 14 ans. Et si un procès à quand même lieu, le procureur général demande l'acquittement (comme cela s'est passé récemment lors d'un procès aux Assises obtenu en appel).
Alors que je soutiens une patiente adolescente, une personne du parquet me dit : "vous savez votre patiente n'est pas celle que vous croyez…ce n'est pas une oie blanche…" Un responsable de la police me dit : "vous savez mes hommes je ne les tiens plus à partir du moment où ils pensent qu'on leur a menti, qu'on s'est moqué d'eux et qu'ils ont mis de ce fait un innocent en garde à vue ! "… alors que je lui décrit la garde à vue scandaleuse et violente d'une jeune adolescente de 14 ans victime d'un viol et accusée de dénonciation mensongère d'un crime imaginaire après un non-lieu pour absence des faits (cf exemples détaillés plus loin).

Faut-il rappeler que les violences sexuelles n'ont rien à voir avec un désir sexuel ni avec des pulsions sexuelles, ce sont des armes très efficaces pour détruire et dégrader l'autre, le soumettre et le réduire à l'état d'objet et d'esclave. Il s'agit avant tout de dominer et d'exercer sa toute puissance.
Pour lire la suite de l'article, cliquez sur le logo du Post
__________
Autres billets de Muriel Salmona
°°/ Dissociation, mémoire traumatique et violences sexuelles : des conséquences graves sur la santé à soigner
11 mars 2010 – Colloque "Viols et aggressions sexuelles : comprendre pour agir" Extrait intervention de Muriel Salmona
Elles crèvent d’être enfermées dans un no man’s land, de devoir se taire à cause de la honte et de la culpabilité
RFI – État des lieux de la situation des droits de l'enfant dans le monde
Mécanismes des violences : quelles origines ?

Ce qui se passe dans notre cerveau quand on est confronté à une grande peur – par Vincent Corbo
Rendez-vous sur Hellocoton !

7 juillet 2011

10/ Les enfants Lavier maltraités par leurs parents en représailles pour Outreau, par Jacques Thomet

7 juillet 2011
Jacques Thomet
Outreau : la justice se tire dans le pied une balle qui ricoche sur les enfants victimes de maltraitances avec le report en janvier 2012 du procès du couple Lavier pour « violences habituelles sur mineurs » et « corruption de mineurs »
…/…
Malgré toutes les pièces judiciaires à charge contre le couple, accumulées lors de leurs gardes à vue du 2 mars et du 9 mai, les magistrats ont cédé aux injonctions des avocats de la défense et refusé de juger les Lavier ce jeudi pour « violences habituelles sur mineurs » et « corruption de mineurs de 15 ans », au prétexte que la nouvelle loi sur la garde à vue, imposant la présence permanente d’un avocat aux côtés du prévenu, n’a pas été appliquée.

C’était vrai pour la garde à vue du 9 mai.

C’est faux pour celle du 2 mars, puisque la nouvelle loi n’est applicable que depuis le 15 avril dernier, sur décision de la cour de cassation, alors qu’elle ne devait entrer en vigueur que le 1er juin.
Or la garde à vue du 2 mars a été ordonnée à juste titre après la fuite de deux des enfants du couple Lavier à Boulogne, le 24 février, pour rejoindre à pied quelques kilomètres plus loin le domicile d’une nourrice chez laquelle ils avaient été placés pendant l’affaire d’Outreau.
Celle-ci avait alerté les services sociaux après avoir recueilli les confidences des enfants qui se déclaraient victimes de mauvais traitements de la part de leurs parents. Des examens médicaux avaient confirmé leurs déclarations, et les deux petits ont été placés depuis cette date dans des familles d’accueil.
En guise de punition, ces enfants de 11 et 12 ans, reconnus victimes de viol dans les procès d’Outreau, étaient obligés récemment de « rester pendant des heures à genoux sur un balai », ce que les constatations du médecin légiste ont attesté. Le bout des doigts de la fillette portaient des traces de coups portés avec des lattes de sommier.

…/…
Pour lire la suite de l'article, cliquez sur le logo de un journalisme d'investigation
________________________
Autres billets de Jacques Thomet sur l'affaire d'Outreau
1/ Outreau : ce scandale rebondit avec un colloque sur la parole des 15 enfants violés
2/ Outreau : les 13 acquittés ne sont pas tous innocents, mais 12 enfants ont tous été violés par Jacques Thomet
3/ Les 10 ans d’Outreau : pour la première fois, l’un des 12 enfants victimes maintient ses accusations
4/ Outreau : 2 des acquittés sont en garde à vue – maltraitances sur deux de leurs enfants de 10 et 11 ans qui leur ont été retirés
5/ Exclusif – Outreau : l’aîné des 12 enfants martyrs, Chérif (Kevin) Delay, demande au président Sarkozy de les recevoir à l’Elysée
6/ Outreau - L'aîné des enfants martyrs Chérif alias Kévin, confirme ses accusations
7/ Outreau – Chérif Delay : le juge Fabrice Burgaud a été une « victime »
8/ Les pédophiles ont pignon sur rue en France, et plus que jamais depuis Outreau
9/ Outreau : le couple Lavier à nouveau en garde à vue
10/ Outreau : Alain Marécaux avait pourtant avoué sa culpabilité devant les jurés aux assises de 2004
11/ Outreau a engendré l’abdication française dans la défense des mineurs
12/ Outreau : d'autres photos et vidéo remettent en cause la ligne de défense du couple Lavier
________________________
Autres billets au sujet du livre de Cherif Delay
Le prochain livre d'une victime d'Outreau fait déjà polémique Par Gabriel Thierry
___________________
Autres billets sur les acquittés

Indemnisation des acquittés d'Outreau
Les Lavier, indemnisés d'Outreau, un couple sans le sou
Franck & Sandrine Lavier : « Pas assez dit, ou trop ! » par Caprouille
Les avocats du couple Lavier espèrent faire annuler le procès de jeudi 26 janvier 2012
26 janvier 2012 – Les fantômes d'Outreau bougent encore
26 janvier 2012 – Outreau : Les époux Lavier de nouveau devant la justice
Outreau : dix mois de prison avec sursis requis contre les époux Lavier
Outreau et ses conséquences tragiques : déni récompensé des coupables, réquisitoire ridicule !
Outreau : Rapport de l'IGAS concernant Anthony le fils de David Brunet, compagnon pendant un temps de Karine Duchochois
Zone interdite spécial "Outreau" : l'intox du dimanche soir par Frédéric Valandre

__________________
Autres billet sur l'affaire d'Outreau
7/11/2011 – Affaire Outreau : Myriam Badaoui a été libérée Par Jean-Michel Décugis, Adriana Panatta et Aziz Zemouri
Outreau – Procès du clan Lavier le 26 janvier 2012
26 janvier 2012 – Procès Lavier – Outreau
Rendez-vous sur Hellocoton !

7 juillet 2011- en direct : le procès des époux Lavier

Par Bérénice Rocfort-Giovanni, envoyée spéciale au tribunal de Boulogne-sur-Mer.
Franck et Sandrine Lavier, acquittés dans l'affaire d'Outreau, doivent comparaître ce jeudi pour violences et corruption de mineurs.
Pour lire l'article, cliquez sur le logo du Nouvel Observateur
_____________________
Autres billets sur le couple Lavier
4 mars 2011 – Outreau : non-lieu confirmé dans l'enquête sur la mort de François Mourmand
2 mars 2011 – Deux acquittés d'Outreau en garde à vue
"Outreau ne peut pas justifier des maltraitances" par Gérard Lopez
1er mars 2011 – Les époux Lavier, deux des acquittés d'Outreau, placés en garde à vue par Pascale Robert-Diard
10 mai 2011 – C'est dans l'air : Outreau c'est reparti
Outreau : Franck Lavier attaqué par l'intermédiaire de Facebook qui accuse Chérif Badaoui

Outreau – Procès du clan Lavier le 26 janvier 2012
26 janvier 2012 – Procès Lavier – Outreau
Les Lavier, indemnisés d'Outreau, un couple sans le sou
Franck & Sandrine Lavier : « Pas assez dit, ou trop ! » par Caprouille
Les avocats du couple Lavier espèrent faire annuler le procès de jeudi 26 janvier 2012
26 janvier 2012 – Les fantômes d'Outreau bougent encore
26 janvier 2012 – Outreau : Les époux Lavier de nouveau devant la justice
Outreau : dix mois de prison avec sursis requis contre les époux Lavier
Outreau et ses conséquences tragiques : déni récompensé des coupables, réquisitoire ridicule !
Pas d'impunité, même pour les acquittés d'Outreau
________________________
Autres billets de Jacques Thomet sur l'affaire Lavier
4/ Outreau : 2 des acquittés sont en garde à vue – maltraitances sur deux de leurs enfants de 10 et 11 ans qui leur ont été retirés
9/ Outreau : le couple Lavier à nouveau en garde à vue
10/ Outreau : Alain Marécaux avait pourtant avoué sa culpabilité devant les jurés aux assises de 2004
11/ Outreau a engendré l’abdication française dans la défense des mineurs
12/ Outreau : d'autres photos et vidéo remettent en cause la ligne de défense du couple Lavier
17/ Outreau : 18 et 8 mois de prison avec sursis pour 2 des acquittés + Franck Lavier et Hélène Bernard
——————————
Autres billet sur l'affaire d'Outreau
7/11/2011 – Affaire Outreau : Myriam Badaoui a été libérée Par Jean-Michel Décugis, Adriana Panatta et Aziz Zemouri
Rendez-vous sur Hellocoton !

6 juillet 2011

Violence sexuelle et dénonciation calomnieuse : la France condamnée par la CEDH

Mercredi, 06 Juillet 2011 08:05
Schéma classique jusqu’ici : une personne accusée de harcèlement sexuel bénéficie d’un non lieu faute de preuves. Et celle qui l’accuse est condamnée pour « dénonciation calomnieuse ». Mais la Cour européenne des droits de l'Homme vient de condamner la France pour violation du principe de présomption d’innocence et du droit à un procès équitable.

Alors que les rebondissements dans « l’affaire DSK » n’en finissent pas, une décision de justice de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) rendue le 30 juin, pourrait bien compliquer encore le feuilleton. Notamment sur l'hypothèse d'un procès pour dénonciation calomnieuse de Dominique Strauss-Kahn contre Tristane Banon.
Jusqu'ici, lorsque le présumé violeur était relaxé, même au bénéfice du doute, il pouvait obtenir automatiquement la condamnation de la victime présumée pour dénonciation calomnieuse. Contraire au droit a dit la CEDH !
Cette décision intervient au terme d’une très longue et douloureuse histoire*. En 1994 Agnès Klouvi dépose plainte contre son supérieur hiérarchique pour viol et harcèlement sexuel. Un non-lieu est prononcé faute de preuves suffisantes. Son supérieur hiérarchique la poursuit pour « dénonciation calomnieuse ». Et elle est condamnée à lui verser plus de 12 000 euros de dommages et intérêts. Cette décision de justice s’appuie sur l'article 226-10 du code pénal énonçant qu'un non-lieu définitif rend mécaniquement fausses les accusations de la personne ayant dénoncé les faits litigieux.
La plaignante estime que son procès est « inéquitable » et met en cause « cette présomption légale de culpabilité ». Agnès Klouvi n’a pas pu bénéficier d’un procès équitable et de la présomption d’innocence, protégée par l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme. La Cour « dit qu'il y a eu violation de l'article 6 §§ 1 et 2 de la Convention » et « condamne l’Etat défendeur (…) à verser à la requérante la somme de 8 000 euros en réparation de son dommage moral ».
Une longue bataille pour la présomption d'innocence
C'est une révolution. Car jusqu’ici, cette "présomption légale de culpabilité" prévalait, que le présumé auteur des faits ait été complètement innocenté ou qu’il ait simplement été relaxé au bénéfice du doute. Du coup, la présomption d’innocence de la plaignante était bafouée. Et nombre de victimes renonçaient à porter plainte de peur de ne pouvoir apporter assez de preuves et se retrouver condamnées pour dénonciation calomnieuse... Parole contre parole.
L’Association contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) se bat depuis dix ans pour une modification du délit de dénonciation calomnieuse. Elle dresse ici la litanie des histoires de plaignantes déboutées de leur plainte pour viol ou violences et condamnées pour dénonciation calomnieuse et évoque le dur combat qu’il a fallu mener pour en finir avec « la violation du principe de présomption d’innocence » et défendre « le droit à un procès équitable ». La décision de la CEDH lui donne enfin raison.
Cette situation a été dénoncée depuis par la Cour de cassation et par le Parlement. Une nouvelle loi a été adoptée le 9 juillet 2010.
*Référence de la décision : CEDH, 30 juin 2011, n° 30754/03, Klouvi c. France.
Consultable ici :
http://www.avft.org/IMG/doc/Arret_CEDH_Klouvi.doc
Pour lire le billet, cliquez sur le logo des Nouvelles News
Rendez-vous sur Hellocoton !