« Si un individu s’expose avec sincérité, tout le monde, plus ou moins, se trouve mis en jeu. Impossible de faire la lumière sur sa vie sans éclairer, ici ou là, celles des autres »
Simone de Beauvoir – La force de l’âge
« L’information est le seul bien qu’on puisse donner à quelqu’un sans s'en déposséder. »
Thomas Jefferson,
l’un des rédacteurs de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis,

De l'esprit des lois (1748)

Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires.
Charles de Secondat, baron de Montesquieu

29 septembre 2012

Gérard Lopez & Homayra Sellier : innocence en danger


"Innocence en danger" est une association qui lutte contre les différentes formes de maltraitance sur les enfants. Interview pour "L'invité".
télévision en streaming sur le site officiel : www.acitv.fr
aussi diffusée parmi les bouquets de chaines de Free, Alice, Bouygues, Numericable, Téléhaïti
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15 septembre 2012

Le scandale caché des enfants d'Outreau par Jacques Cuvillier

15 septembre 2012
Il est des gens que l'exposition publique accable, d'autres que le silence protège, d'autres enfin que le silence enfonce en un exil forcé, et qui se fait atroce quand une administration française, en l'occurrence, le Conseil Général du Pas de Calais, bannit ceux qu'elle est censée protéger ! Fallait-il un scandale de plus au compte de cette terrible affaire d'Outreau ?
Pour les enfants d'Outreau – les vraies victimes – le silence est compagnon de malheur qui s'est incrusté dans leur vie dès la petite enfance, et qui les poursuit à leur majorité. Je savais une part de leur histoire, je viens de découvrir la suite, il faut que je vous la dise.
C'est une histoire de deux décennies : pendant plusieurs années, le silence s'est manifesté sournoisement par de petites lâchetés qui ont empêché que soient de révélés les premiers tourments que les enfants subissaient de la part de leurs parents et d'autres personnes. Puis lors du premier procès, et par la suite, il prit la forme d'une omerta avec l'ignorance d'un public dont les fantasmes à l'encontre des notables de la justice étaient stimulés par une presse lobotomisée par les avocats de la défense. Elle a permis de faire exister la légende de l'affaire d'Outreau :
les enfants carencés inventent des viols et des agressions sexuelles.
Aussi fallacieuse que tenace, elle est toujours entretenue et réactivée périodiquement dans les médias. Ce fut aussi pour les enfants le silence d'un exil organisé hors de France et enfin on découvre avec stupeur la non-existence de ces enfants en tant que citoyens du fait de l'attitude abjecte du Conseil Général du Pas-de-Calais.
Conscient que quelque chose n'allait pas dans la représentation simpliste et manichéenne de cette affaire, j'ai étudié ce dossier et écrit plusieurs articles et commentaires sur le sujet.
C'est sans doute la raison pour laquelle je me suis trouvé récemment destinataire d'un courrier qui m'était adressé un peu comme une bouteille à la mer. Il y a des jours comme cela où la conscience vous impose ses choix. Je prends donc la plume.
Pour lire la suite du billet, cliquez sur le logo de Mediapart
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D'autres billets de Jacques Cuvillier
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12 septembre 2012

Loïc Liber, a été choqué d'entendre Me Eric Dupond-Moretti envisager de demander la mise en liberté d'Abdelkader Merah

11 septembre 2012
L'un des survivants des tueries de Mohamed Merah, le parachutiste Loïc Liber, a été profondément choqué d'entendre Me Eric Dupond-Moretti envisager de demander la mise en liberté du frère du tueur, faute d'indice contre lui, a dit mardi le conseil du soldat, Me Laure Bergès-Kuntz.
D'autres avocats de partie civile ont tourné en dérision les "effets de manche" de Me Dupond-Moretti au lendemain de l'audition d'Abdelkader Merah par les juges d'instruction à Paris
"Ce n'est pas possible", a dit Loïc Liber au téléphone à son avocate après avoir entendu les paroles de Me Dupond-Moretti, "ça a été très violent pour lui, les propos de Moretti. Il l'a reçu comme une agression", a rapporté Me Bergès-Kuntz.
"Il a l'impression qu'on malmène encore plus ses camarades, qu'ils sont morts pour rien, (qu'on) va tourner la page, (qu'il) n'y a plus de procès (...) Il ne peut pas envisager un instant que ce dossier se ferme comme ça et que les morts soient enterrés, et la vérité avec eux", a dit Me Bergès-Kuntz à l'AFP.
Pour lire la suite de l'article, cliquez sur le logo de leParisien.fr
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D'autres billets sur Eric Dupond-Moretti
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11 septembre 2012

Commission d'enquête sur le procès d'Outreau. Audition de maître Leduc-Novi

Déroulement du procès de Saint-Omer
Audition de maître Leduc-Novi, avocate de l'association "Enfance Majuscule"

Cabinet d'avocats Leduc-Novi
58 avenue du peuple belge, 59800 Lille
http://www.jacquelineleducnovi.com/
Que les enfants ne soient plus obligés de déposer à la barre...totalement paradoxal : on demande à des spécialistes de les voir avec mille précautions et ils sont jetés dans la cage au lion. On y oublie alors leur réalité psychologique et victimologique comme déjà dit. Les rétractations sont inévitables...

Le second message est que chaque enfant devrait avoir son propre avocat.( 2 avocats pour 15 enfant contre 19 avocats pour 17 accusés)
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Autres billets sur l'affaire d'Outreau

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9 septembre 2012

La parole confisquée des victimes de viols par inceste au long-court

En 1986, j’ai rejoint le mouvement féministe. Mon père – officier supérieur – m’a violée pendant à peu près 15 ans parce que la première fois, je ne m’en souviens pas mais j’avais 8 ans pour mon premier souvenir et la dernière c’était en 1984, j’avais 24 ans.
Le groupe de parole
Le collectif féministe contre le viol organisait un groupe de parole. Nous étions neuf.
Claudine parlait tout le temps, ramenait tout à elle. Monique racontait plus doucement des histoires qu’elle se répétait en boucle. Il y avait aussi trois autres jeunes femmes qui allaient mal et il y en avait deux qui reprenaient à leur compte les histoires des autres, ce qui fait que je ne sais pas vraiment ce qui leur est arrivé.
Il y avait une psychologue en formation et Simone Iff militante, présidente du collectif et venant du planning familial. Avec Anne, une dame plus âgée que nous, lorsque nous avons eu compris, assez rapidement, cette appropriation de l’histoire de l’autre, nous avons commencé à nous taire. Nous sentions aussi une pesanteur lorsque nous prenions la parole. Nos histoires commençaient à devenir trop lourdes.
La conspiration des oreilles bouchées
Nous avons fait une vidéo commandée par le Ministère de la santé : « L’inceste, la Conspiration des oreilles bouchées ».
L’une d’entre nous, Claudine – père chef d’une petite entreprise – venait aux émissions de télévision avec moi.
La plus jeune Monique donc, violée par son grand-père lors de vacances aux Baléares est restée comme la plus représentative. Lorsque la vidéo est présentée en extrait quelque part, c’est elle qu’on entend. Le grand-père, une fois l’an, ça fait moins peur.
Anne parle de couverts en argent, après la messe et alors que son père était monté à cheval. Anne n’est plus apparue nulle part.
Émission « Médiations »
Le summum a été atteint pour moi, lorsqu’à la préparation de l’émission « Médiations » de François de Closet, il m’a été intimé l’ordre de ne pas dire que les viols avaient duré jusqu’à 24 ans. On m’a donné la parole tout en me la confisquant. Les viols auraient du s’arrêter à 18 ans. Plus de case où me coller, on déni, on occulte. Et ainsi l’ont fait tous les journalistes des émissions suivantes.
Quelques trois ans plus tard, je n’avais plus ma place au collectif. La lutte contre les viols par inceste était passée aux associations d’aide aux enfants1 qui maintenant ne s’occupent pas d’inceste donc viols intra-familiale, mais de pédophilie, viols extra-familiale. On ne remet pas en cause la famille et le patriarcat, on remet en cause l’organisation sociale.
Le Nouveau manifeste des 343
Il est étrange de constater qu’en ce mois d’aout 2012, Clémentine Autain a lancé un Nouveau manifeste des 343, qui paraître au mois de novembre 2012 dans Le Nouvel observateur. Je l’ai signé parce que j’ai invoqué les viols subis en tant qu’adulte par un employeur et un conjoint. Quand on a été dressée pour le viol, on a du mal à le considérer quand il arrive. Les organisatrices du manifeste ne prennent pas les signatures des incestées, parce que ce sont des enfants qui ont subi les viols.

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4 septembre 2012

L'inceste en France n'est pas une réalité, c'est de la littérature par Jacques Thomet


3 septembre 2012 
Jacques Thomet
A peine rentré de trois semaines sous le ballon d’oxygène de Yellowstone, loin des miasmes d’Outreau, je découvre la Une de Libération, « Le sexe de l’inceste », et quatre pleines pages, avec édito emphatique, sur le thème de « Deux semaines de vacances », le nouveau livre de Christine Angot.


J’en serais abasourdi si je n’avais pris de la hauteur  entre les geysers soufrés et les canyons endiablés pour perdre de vue le refus des éditeurs français de publier mon enquête sur « L’épouvantable imposture d’Outreau ».

Ainsi donc, le cataclysme de la pédophilie, endémique dans l’Hexagone depuis ces procès iniques, s’est mué en exercice onirique de littérature pour tous les critiques de ce bouquin que je n’ai pas lu.

A aucun moment les thuriféraires de l’auteure, et pas seulement dans Libé, ne rappellent à leurs lecteurs l’étendue des crimes sexuels commis dans notre pays contre les enfants, et l’impunité exponentielle des
violeurs depuis Outreau. Dans sa tour d’ivoire, Mme Angot ne dit mot, à aucun moment, au long de son interview au quotidien, sur le drame vécu par toutes ces petites victimes qui ont dû un jour, comme elle, manger une tranche de jambon blanc enroulé sur le sexe en érection de leur père, et subir l’humiliation de sodomies réitérées, dans les cris et les larmes, puis le silence interminable de la peur, y compris pour dénoncer ces atrocités.

Dans leur volontaire cécité, tous les commentateurs, à l’image de l’écrivaine, sombrent dans les volutes de l’esthétisme pour mieux mettre au rancart les horreurs de la pédocriminalité, terme le plus approprié
pour parler de l’inceste. Lisez comme moi tous ces articles, je n’invente rien.
L’inceste en France, c’est de la littérature, pas une réalité. C’est révoltant, et pas seulement affligeant.
Je vais proposer mon manuscrit à Flammarion, éditeur de Mme Angot, puisque cette maison s’intéresse à la sodomie sur les enfants…
Pour lire la suite de l'article, cliquez sur le logo de un journalisme d'investigation
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Autres billets de Jacques Thomet sur l'affaire d'Outreau
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